Deux perquisitions, dont celle en 2017 du domicile de « madame Maya », viennent de rattraper l’ancien chef des services de renseignement, le général-major à la retraite Bachir Tartag.
Déjà en détention dans l’affaire du « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée », le général à la retraite a été mis sous mandat de dépôt, selon ce qu’a rapporté le quotidien El Watan dans son édition de ce mardi 29 décembre.
L’enquête ayant abouti à cette mise sous mandat de dépôt a été diligentée par le tribunal militaire de Blida. Elle concerne deux perquisitions opérées au domicile de Mme Maya, à Moretti, et à celui d’El Wafi Ould Abbès, à Club des Pins.
Selon la même source, l’enquête a été ouverte sur les conditions dans lesquelles les fonds ont été récupérés lors des perquisitions opérées par les éléments des services de l’ancien chef des services de renseignement, le général-major à la retraite Bachir Tartag.
Saisie de 95 millions de dinars et 17 kg d’or
Citant des sources sûres, le même journal affirme que Tartag est accusé de « n’avoir pas respecté la procédure ». Il convient de préciser ici que la perquisition opérée au domicile de madame Maya a abouti à la saisie de 95 millions de dinars et 17 kg d’or.
D’ailleurs, « un autre officier, de la police judiciaire auprès de l’antenne d’Alger, de la sécurité intérieure a été également placé en détention pour les mêmes faits », selon la même source.
Il convient également de rappeler que la prétendue fille cachée de Bouteflika, Zoulikha-Chafika Nachinache Allias madame Maya et ses deux filles, ont longuement parlé, lors du procès en appel ouvert dimanche dernier à la cour de Tipasa, sur la perquisition opérée à leur domicile en 2017.
Elles ont, en effet, été unanimes ; la somme et la quantité d’or récupérés dans leur villa de Moretti, leur appartiennent en toute légalité.
Concernant la somme de 95 millions de dinars, les officiers qui l’ont saisie « l’auraient gardée durant un moment avant de la déposer à la Banque centrale, ce qui, pour le tribunal, « ‘une violation de la procédure’ », ajoute la même source.
Affaire Wafi Ould Abbès et Bahaeddine Tliba
La deuxième perquisition ayant entrainé la mise sous mandat de dépôt de Bachir Tartag est celle opérée au domicile du fils de l’ex SG du FLN Djamel Ould Abbès.
El Wafi en fuite à l’étranger est, rappelons-le, condamné dans l’affaire de l’achat des sièges à la députation lors des législatives de 2017.
Selon toujours le même journal, El Wafi a été interpelé à l’entrée de Club des Pins où il réside « au moment où il venait d’encaisser la somme de 20 millions de dinars et 200 000 euros ».
Aussitôt, son domicile a été perquisitionné, et des documents y ont été récupérés. L’ancien général, avec Bahaeddine Tliba ont « fait tomber les deux enfants de Djamel Ould Abbès, Skander et El Wafi ».
Ces deux derniers ont été ensuite relâchés sur « ordre », et l’ancien député de Annaba Tliba est inculpé deux ans après. Il est condamné à 7 ans de prison ferme. Cependant, sa défense revient à la charge, et remet sur la table les circonstances de cette affaire, pourtant classée il y a deux ans.
Et c’est pour ces deux affaires, en l’occurrence la perquisition du domicile de Madame Maya et l’affaire de Wafi Ould Abbès, que le tribunal militaire de Blida a procédé à l’ouverture d’une enquête, qui a abouti, en premier lieu, à placer sous mandat de dépôt Bachir Tartag.