L’Agence internationale de l’énergie a estimé vendredi que la pétrochimie sera le « principal moteur » de la demande mondiale de pétrole et devra représenter plus du tiers de la croissance mondiale de la demande.
Selon les dernières analyses de l’AIE, les produits pétrochimiques devanceront les voitures, les camions et l’aviation dans la croissance future de la demande en pétrole et sont en train de devenir les « principaux moteurs » de la demande mondiale en pétrole.
Ces produits (des composants dérivés du pétrole et du gaz utilisés dans toutes sortes de produits quotidiens tels que les plastiques, les engrais, les emballages, les vêtements, les appareils numériques, le matériel médical, les détergents et les pneus) « devraient représenter plus du tiers de la croissance de la demande mondiale de pétrole jusqu’en 2030 et près de la moitié de la croissance jusqu’en 2050 », a précisé l’AIE, ajoutant qu’ils sont également sur le point de consommer 56 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel d’ici à 2030 et 83 milliards de mètres cubes d’ici à 2050.
Selon le rapport de l’agence, les produits pétrochimiques sont « particulièrement importants » compte tenu de leur prévalence dans les produits de tous les jours, indiquant qu’ils sont également tenus de fabriquer de nombreuses pièces du système énergétique moderne, notamment des panneaux solaires, des éoliennes, des batteries, des isolants thermiques et des véhicules électriques.
« Nos économies sont fortement dépendantes de la pétrochimie, mais le secteur reçoit beaucoup moins d’attention qu’il ne le mérite », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
Pour lui, ce secteur est l’un des principaux « angles morts » du débat mondial sur l’énergie, en raison, en particulier, de l’influence qu’ils exerceront sur les tendances énergétiques à venir, soulignant que les produits pétrochimiques « auront une plus grande influence sur l’avenir de la demande de pétrole que les voitures, les camions et l’aviation ».
D’après les données de l’AIE, la demande en plastique – le principal moteur des produits pétrochimiques du point de vue énergétique – a dépassé tous les autres matériaux en vrac (tels que l’acier, l’aluminium ou le ciment), doublant presque depuis 2000.
« Les économies avancées utilisent actuellement jusqu’à 20 fois plus de plastique et jusqu’à 10 fois plus d’engrais que les économies en développement par habitant », précise le rapport, relevant que le Moyen-Orient reste le centre le « moins coûteux » pour de nombreux produits pétrochimiques clés, avec une foule de nouveaux projets annoncés dans toute la région.
Cependant, l’AIE avertit que la production, l’utilisation et l’élimination de produits dérivés de la pétrochimie « posent divers problèmes liés au climat, à la qualité de l’air et à la pollution de l’eau, qui doivent être résolus ».
Dans ce contexte, le document de l’agence présente un scénario de technologies propres, qui offre un « avenir alternatif » conforme aux objectifs de développement durable des Nations unies, tels que l’action pour le climat, la consommation responsable et la vie sous l’eau, entre autres.