Souriez, vous êtes scannés. Plus de 170.000 visiteurs sont attendus à Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni) le 3 juin pour la finale de la Ligue des Champions. Ce que les fans de football savent moins, c’est que leurs visages seront scannés dans le cadre d’une vaste opération de reconnaissance faciale organisée par la police de Galles du Sud.
Cette opération est rendue possible par le vaste réseau de caméras de surveillance dont dispose le Royaume-Uni sur son territoire. Le jour du match, les personnes passant sous le regard des caméras situées dans la gare centrale de Cardiff et dans le centre-ville aux alentours du stade verront leurs visages scannés par un système de reconnaissance faciale en temps réel.
A la recherche de 500.000 individus fichés
Leurs trombines seront comparées à une base de données de 500.000 personnes auxquelles s’intéresse la police. Il peut par exemple s’agir de hooligans interdits de stade ou de potentiels terroristes.
Les technologies de reconnaissance faciale font fantasmer les services de police et de renseignement depuis des années. La police aux frontières américaine veut s’en servir à la frontière avec le Mexique, pour scanner les visages à l’aide de drones équipés de caméras.
Les Américains testent également un système pour les aéroports, qui scannerait le visage d’un étranger quittant les Etats-Unis, pour le comparer à la base de données des visas et s’assurer ainsi qu’il n’est pas entré illégalement dans le pays.
Plus trivial mais pas moins inquiétant, la reconnaissance faciale est aussi obligatoire pour obtenir du papier dans certaines toilettes publiques de Pékin.
Pas assez fiable
Ces technologies progressent mais sont encore loin d’être fiables à 100%. Une mauvaise qualité d’image ou des biais racistes dans les algorithmes peuvent fausser les résultats. Même lorsqu’il s’agit de comparer des visages sur des photos de bonne qualité, une marge d’erreur importante existe. Ainsi, le record actuel de précision d’un programme de reconnaissance faciale, évalué par le test Megaface, est de 83%.
Pas sûr donc qu’avec des clichés pris par des caméras de surveillance en pleine rue, avec de la foule et toutes sortes de « bruits » pouvant parasiter l’image, les policiers obtiennent d’excellents résultats le jour du match. Le même système de reconnaissance faciale avait d’ailleurs été testé en 2016 lors du Carnaval de Notting Hill. Il avait mené à… 0 arrestations, alors que la travail de police traditionnel avait entraîné 454 interpellations.
Néanmoins, ce recours à une surveillance de masse a quelque chose d’inquiétant, que ceux qui sont filmés aient quelque chose à se reprocher ou non.