La Pologne commence à exploiter du gaz de schiste

La Pologne commence à exploiter du gaz de schiste

La société Lane Energy, contrôlée par le géant américain Conoco Philips, a commencé, mercredi 28 août, l’extraction du gaz de schiste près de Lebork, dans le nord de la Pologne. Environ 8 000 m3 de gaz sont ainsi extraits par jour « à titreexpérimental » depuis le 21 juillet, selon le vice-ministre de l’environnement, Piotr Wozniak.

« C’est une bonne nouvelle pour la Pologne et pour l’Europe », a-t-il dit, ajoutant que la fracturation hydraulique permettant de libérer le gaz était effectuée à 3 000 mètres de profondeur, « sans menace pour l’environnement », selon lui. Le forage de Lebork est l’un des quarante-huit effectués jusqu’ici en Pologne par une quinzaine de groupes gaziers bénéficiant de licences de prospection et d’exploitation du gaz de schiste.

La Pologne, qui couvre les deux tiers de sa consommation de gaz grâce aux importations russes, entend investir 12,5 milliards d’euros d’ici à 2020 pourexploiter ses gisements de gaz de schiste, évalués à entre 800 et 2 000 milliards de mètres cubes par l’Institut national de géologie. Ce pays de 38 millions d’habitants consomme actuellement environ 14 milliards de mètres cubes de gaz par an.

POLITIQUES DIFFÉRENTES EN EUROPE

Plusieurs pays d’Europe ont d’ores et déjà donné leur feu vert à l’exploration de cette nouvelle manne pétrolière et gazière. Outre la Pologne, c’est le cas de l’Ukraine et de la Lituanie. Ces trois pays ont un point commun : ils veulent tous s’affranchir de leur dépendance énergétique au gaz russe.

Regarder l’infographie Gaz de schistes, des positions diverses

Au Royaume-Uni, le premier ministre, David Cameron, a officiellement engagé son pays dans cette nouvelle course à l’or noir début août ». La Roumanie, la Hongrie, l’Espagne, la Bosnie mais aussi la Suède et le Danemark ont délivré des permis d’exploration.

Dans le camp des indécis se trouvent la Belgique, la République tchèque, l’Autriche ou l’Allemagne. En France, le nouveau ministre de l’écologie, Philippe Martin, a affirmé, le 22 août, vouloir être le « rempart contre les vieilles lunes des marchands du temple du productivisme sans entrave », visant en particulier ceux qui veulent « faire du fric-frac dans notre sous-sol pour extraire du gaz de schiste ».