La première Guerre mondiale constitue « un pan de l’histoire de l’Algérie »

La première Guerre mondiale constitue « un pan de l’histoire de l’Algérie »

AIN DEFLA – La première guerre mondiale (1914-1918) constitue un pan de l’histoire de l’Algérie compte tenu du fait que des Algériens y ont pris part, périssant pour certains et gardant des séquelles indélébiles pour d’autres, ont soutenu dimanche à Khémis Miliana (Aïn Defla) des universitaires.

Au cours d’un séminaire national intitulé « les Algériens et la première Guerre mondiale » abrité par l’université Djillali Bounaâma de Khémis Miliana à l’occasion de la célébration du centenaire de la fin de la première Guerre mondiale (1914-1918), nombre d’enseignants universitaires spécialisés en histoire ont observé que les Algériens, impliqués de force dans ce conflit, ont grandement contribué à la victoire de la France sur l’Allemagne.

Pour le Pr Tlemcani Benyoucef, enseignant d’histoire à l’université de Blida, « le fait que des Algériens aient pris part à cette guerre qui, tout compte fait, ne les concerne ni de près ni de loin, fait que cette dernière constitue un pan de notre histoire », observant que nonobstant les pertes humaines enregistrées dans les rangs des Algériens, le plus important réside dans le fait que les survivants à cette guerre aient commencé à s’organiser pour mener la lutte contre l’occupant français sur le sol même de ce dernier.

« Alors que d’aucuns s’attendaient à ce que la France exprime ne serait-ce qu’un signe de reconnaissance à l’adresse des nombreux blessés et invalides qui ont combattu à ses côtés, ne voilà-t-il pas qu’elle fit preuve d’une ingratitude étonnante, oubliant (ou feignant d’oublier) dans la foulée sa politique expansionniste en Algérie », a-t-il tranché.

Pour ce spécialiste averti en histoire qui occupe également la fonction de président du conseil scientifique du Centre National des Etudes et de la Recherche dans le Mouvement National et la Révolution du 1er novembre 1954, les Algériens ont pris part à cette guerre la « mort dans l’âme », contraints par la force à combattre pour une cause qui n’était pas la leur.

Relevant que les Algériens se sont illustrés lors de cette guerre par leur courage et leur esprit de sacrifice, le président du séminaire, M’Hamed Draoui, a noté que ces qualités au combat sont louées par les autorités civiles et militaires françaises elles-mêmes, ainsi que par certains historiens.

« L’empire colonial a constitué, pour la France, un précieux réservoir de chair à canon », a-t-il expliqué, signalant que les jeunes algériens n’allaient pas passer leur service militaire de trois ans, mais étaient « détournés » pour aller se battre, contre leur gré, sur le front en Europe.

Faisant état de plus de 300 000 algériens ayant pris part à cette guerre, le président du comité d’organisation du séminaire, également responsable du département d’histoire de l’université de Khémis Miliana, Pr Oufa Salim a, pour sa part, souligné que l’objectif de cette rencontre est de se remémorer leurs sacrifices, observant que la première guerre mondiale a influé sur le mouvement national de façon général.

« Depuis une semaine à peu près, plus d’une soixantaine de chefs d’Etats ont fêté le centenaire de la fin de la première guerre mondiale à Paris, se remémorant leurs déboires dans ce conflit sanglant tout en tirant les enseignements qui s’imposent de ce conflit destructeur, ne soufflant mot sur ceux qui, par leurs sacrifices, ont contribué à la défaite de l’Allemagne », a-t-il asséné.

De nombreux spécialistes venus de 12 universités nationales ont pris part à cette manifestation scientifique organisée par le département d’histoire de la faculté des sciences sociales et humaines de l’université Djillali Bounaâma de Khémis Miliana.