Les avocats ayant plaidé la cause de leurs mandants dans le cadre du procès Khalifa ont affirmé, lundi au tribunal criminel près la cour de Blida, que la présence de Rafik Abdelmoumene Khelifa n’avait pas permis « les révélations attendues vu le silence observé par l’accusé principal » dans l’affaire.
« Abdelmoumene Khelifa qui est présent dans ce présent procès n’a rien révélé, alors qu’il déclarait des choses en 2007 loin du procès », a relevé Me Khaled Bourayou dans la séance des plaidoiries.
Le même avocat a exprimé son regret de constater que « le procès soit tourné vers les bénéficiaires des cartes du centre de thalassothérapie et de billetterie d’avion », passant, selon lui, « à côté d’un véritable procès ».
Pour le cas de son client, Issir Idir, l’avocat a déclaré que ce dernier « n’avait pas signé l’acte hypothécaire des biens de la famille Khelifa qui a permis la création de Khalifa Bank ». Il a ajouté que les deux actes ne contenaient pas de cachets jusqu’au 30 mars 2005, révélant que les deux documents « devenaient subitement cachetés ».
Parlant à ce propos, d’une « machination » contre son client, il a fait état d’une « falsification de documents », car, a-t-il expliqué, « les documents ont été signés par un cachet bleu alors que les règles de procédures exigent un cachet rouge ».
Me Bourayou a évoqué, à cet effet, l’expertise internationale, qui a affirmé, selon lui, que les documents originaux ne portaient pas de cachets.
Portant un jugement sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès, Me Miloud Brahimi a qualifié de « rayon de lumière » le passage du liquidateur, qui a parlé de « désastre », regrettant que Badsi Moncef « n’ait pas cité de responsabilités ».
Dans la plaidoirie de ses mandants (Reda Rahal – PDG d’ENAGEO- et Djamel Guelimi -bras droit de Moumene Khelifa), l’avocat a insisté auprès du président de la séance, pour « une application sereine de la loi », critiquant ainsi le chef l’accusation portant sur la création d’une « association de malfaiteurs ».
Me Brahimi s’est interrogé sur la signification d’ »une association de malfaiteurs » du point de vue de la loi. S’agissant de l’accusation évoquant « abus de confiance » retenue contre Djamel Guelimi, l’avocat déclare avoir « accompli des efforts pour retrouver une preuve matérielle de cet abus de confiance, mais sans succès ». Il a alors qualifié l’accusation de « mystérieuse ».
A propos de la peine requise la veille par le procureur de la République contre Guelimi, Me Brahimi a soutenu qu’ »il s’agit d’une entreprise de destruction de l’individu », appelant le juge à « reconsidérer la peine ».
Me Brahimi s’est étonné, par ailleurs que les peines requises dans le procès en cours dépassent celles prononcées en 2007.
Pour sa part, Me Bouchena Hocine qui plaidait la cause de Tchoulak Mohamed et Zamoum Zinedine, de la Mutualité des postes et des télécommunications, a axé son intervention sur le statut de la mutualité ainsi que sur la provenance de son argent.
Mettant en évidence le caractère « non lucratif » de la mutualité, l’avocat estime que la loi « ne lui interdit pas de bénéficier de donations ».
Sur la base du statut de la mutualité, Me Bouchena soutient que « la mutualité ne peut pas être accusée, mais plutôt une victime ».
Le même intervenant ajoute que l’accusation « manquait de base juridique ».
Plaidant pour l’accusé Laouche Boualem, ancien conseiller juridique auprès de Khalifa Bank, l’avocat Samir Sidi Saïd, a estimé que son client « avait exercé dans une banque agréée et non pas au profit d’une « association de malfaiteurs ».
Pour sa part, l’avocat Belkhitar Abdelhafid, qui de la défense de Mohand Ouandjeli, a soutenu que « des accusations erronées ne peuvent générer que des jugements injustes ».