Les cours du pétrole ont monté mardi, portés par de nouvelles spéculations sur des actions concertées de grands producteurs pour stabiliser leur offre, ces rumeurs se concentrant cette fois sur l’Iran.
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) a monté de 69 cents à 48,10 dollars sur le contrat pour livraison en octobre, dont c’était le premier jour d’utilisation comme référence, au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, a pris 80 cents à 49,96 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE). En forte baisse la veille, les cours ont encore ouvert dans le rouge, mais ils ont obtenu en cours de séance un coup de pouce d’informations selon lesquelles l’Iran envisage de participer aux discussions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour stabiliser le marché, a rapporté Gene McGillian, de Tradition Energy.
Début août, l’annonce d’une réunion extraordinaire du cartel en septembre à Alger a largement contribué à relancer un marché qui avait passé tout juillet déprimé face à une offre toujours élevée, d’autant que la Russie, extérieure à l’Opep, semble aussi prête à participer à des négociations.
Cela ne faisait que deux jours que ce rebond des cours s’était interrompu… Et déjà on entend des bruits revenir des grands producteurs, a écrit Matt Smith, de ClipperData. C’est l’Iran qui fait l’objet des dernières rumeurs, puisque l’on dit qu’il est prêt à participer le mois prochain à la réunion en Algérie.
Au printemps, l’échec d’une réunion de ce type avait largement été attribué à l’Iran, qui faisait son retour sur le marché mondial après la levée de sanctions. Le pays avait refusé de participer à un gel de la production dans un contexte exacerbé de tensions régionales avec l’Arabie saoudite, membre dominant du cartel.
Les USA surveillés
Désormais, selon des informations de l’agence Reuters, la République islamique est prête à se montrer plus conciliante, car sa production est en train de revenir à son niveau d’avant la mise en place des sanctions liées à son programme nucléaire.
« Reste à voir si tout cela va se concrétiser, a relativisé M. McGillian. On se pose beaucoup de questions sur ce qui peut concrètement sortir de cette réunion, même si le marché continue à parier sur l’éventualité d’une avancée. Si rien n’est finalement annoncé sur ce front, les cours pourraient retomber vers 40 dollars le baril », a-t-il prévenu
En attendant, c’est vers les Etats-Unis que l’attention du marché se tourne en attendant les chiffres hebdomadaires sur l’offre, publiés mercredi par le département de l’Energie (DoE).
Pour l’évolution des prix à court terme, les chiffres de demain sur les réserves devraient faire la différence en montrant si le marché continue à se resserrer ou si la demande baisse de façon précoce pour cette période de l’année, a indiqué Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. Avant les chiffres officiels du DoE, la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) fera part de ses propres estimations mardi après la clôture.