La productivité pendant le Ramadhan, Un manque à gagner évalué à une semaine de travail

La productivité pendant le Ramadhan, Un manque à gagner évalué à une semaine de travail

Le mois de ramadhan est-il source de baisse de productivité ? C’est ce que révèlent des études récentes réalisées sur le sujet. Celles-ci font part d’une « perte de 10 à 50 %, selon les métiers par rapport à la période normale ».

une autre étude réalisée par l’Institut du Travail du monde arabe, datant de 2009 vont jusqu’à avancer un chiffre beaucoup plus important de 73,3 % de baisse de productivité. Les explications sont toutefois autres, il s’agit en raison des conditions de pénibilité au travail liées d’abord aux fortes chaleurs et ensuite au ramadhan par la décision de plusieurs chefs d’entreprise de la fermeture de certains commerces et industries, de départs en congés, d’horaires réaménagés ….

Chez nous, en Algérie il n’y a pas de statistiques officielles qui nous permettent de faire le point sur la situation. Mais en raison de la baisse de la demande sur des produits spécifiques, « il y a des secteurs qui décident de libérer leur personnel, pour un congé mensuel pour éviter l’absentéisme, la nervosité, la somnolence qui peuvent être source d’accidents de travail par exemple », affirme un chef d’entreprise. D’autres patrons profitent de l’occasion pour « mettre en branle leur plan de maintenance annuel », ajoute-t-il Le marché est là pour nous renseigner quotidiennement, à travers l’offre en produits divers, qu’il y a, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, une activité normale. Ainsi des entreprises trouvent les moyens pour faire travailler leurs équipes le soir. Le réaménagement des horaires de travail est donc une réponse des chefs d’entreprise aux nouvelles conditions qui ont là « l’occasion, à l’image des filières agro-industrielle – où la demande est très importante – de faire des profits exceptionnels ».

Sur les conséquences économiques et s’agissant cette fois-ci de l’ensemble du monde musulman, une étude portant sur les six pays du Conseil de coopération du Golfe estime « la réduction de deux heures/jour de la durée du travail à l’équivalent d’une semaine de production ». La perte du PIB dans les pays qui réduisent la durée du travail de deux heures se traduit par une perte de productivité de 7,7% pendant un mois.

L’étude intitulée « Productivité pendant le Ramadan » a été réalisée par des consultants saoudiens en partenariat avec une société basée à New York. Celle-ci révèle que les Emirats arabes unis perdent 1,4 milliard de dollars, l’Arabie saoudite 2,4 milliards. Pour l’ensemble des pays du Conseil de coopération du Golfe, la perte globale est de 5,8 milliards de dollars.Le plus inquiétant, c’est que cette baisse de productivité est aggravée par une forte consommation, qui, si elle n’est pas assurée par les entreprises locales sera couverte par une hausse des importations.

K. Daghefli