Prévue pour le 5 juillet dernier, l’ouverture de la première tranche de la nouvelle promenade d’Alger des Sablettes n’a pas eu lieu. Alors que le wali d’Alger, M Mohamed Kebir Abdou avait bien insisté sur ce délai, l’aménagement urbain de la promenade n’a même pas commencé.
Vu de l’extérieur, la nouvelle Promenade des Sablettes qui longe la rocade sud paraît bien prête à recevoir ses promeneurs. Terrain gazonné, palmier alignés et une clôture de plus de 4 km qui rompt avec les Sablettes « malfamées » et « dangereuses » d’il y a quelques mois .Mais en s’approchant un peu plus près , les bulldozers et pelleteuses rappellent que la balade n’est pas pour demain . Il reste du travail, beaucoup de travail même.
Il faudrait déjà terminer cette fameuse première phase. Elle devait être réceptionnée, le 5 juillet passé ; sur plus d’un kilomètre, ça devait être un avant-goût de l’ouverture attendue avant sa livraison complète pour l’été 2016.
Sa livraison était annoncée à maintes reprises et le wali d’Alger a cru bon de ne pas faire patienter les Algérois. Début mai 2013, M Abbou avait annonçé : « On s’est dit qu’on n’allait pas attendre 4 ans pour livrer le projet dans sa totalité, sachant qu’il n’y a pas beaucoup d’espaces de loisirs offerts à la population algéroise. A ce titre, on a convenu avec l’entreprise un phasage d’exécution, de telle sorte à livrer chaque année un espace pour le mettre à la disposition de la population».
A bonne intention, réalité amère du terrain, serions-nous tentés de dire aujourd’hui. Car, à bien constater le non-respect des délais annoncés, il devient évident que le wali ait été pris dans l’euphorie de l’action. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Son directeur des travaux publics (DTP),M Mohamed Abdenour Rabhi n’a pas tardé à lui emboîter le pas. Il avait annoncé, à son tour, que cette première tranche allait bien être livrée dans les délais impartis. Mais, force est de constater qu’en ce début d’août, la promenade n’est toujours pas prête. Pire encore, on apprend que le cahier des charges pour l’aménagement urbain n’a été retiré par les soumissionnaires que le 7 mai dernier, trop court pour répondre aux délais d’exécutions annoncés.
Les soumissionnaires devront répondre à un engagement strict de doter la nouvelle promenade en infrastructures urbaines en échange d’adjudication de sites destinés à l’affichage publicitaire sur le territoire de la wilaya d’Alger. Dans la note de préambule du cahier des charges, il est écrit que « la présente mise en adjudication des sites destinés à l’affichage publicitaire au niveau du réseau relevant du territoire de la wilaya d’Alger s’inscrit dans le cadre de l’organisation du domaine d’affichage publicitaire à l’effet de doter le site des Sablettes en mobilier urbain dans le cadre de l’aménagement du plan stratégique du développement de la capitale ».
Les procédures bouclées après l’Aid
Plus concrètement , les soumissionnaires se voient proposer l’aménagement de 19 lots ( du lot A au lot S) comprenant différent types d’aménagements urbains allant de simples latrines au grand restaurant en passant par des pizzerias , des salons de glaces des abri vélos et des belvédères. Ils sont tenus par le cahier des charges de faire une offre soit pour un ou plusieurs lots selon leurs propres capacités financières.
Une fois les plis ouverts, les soumissionnaires seront invités à présenter la maquette représentant l’image réelle du mobilier urbain à poser ultérieurement sur le site. Une série d’engagements comprenant l’aspect financier (une redevance à acquitter annuellement au profit du Trésor public de la wilaya d’Alger) ainsi que l’engagement relatif à l’entretien sont compris aussi dans le dossier. Autant dire que l’opération va prendre au minimum quelques semaines et ne devrait pas être bouclée, selon nos informations, qu’après l’Aid.
Confié à l’entreprise Méditéram de Reghaia , le projet sollicite aussi une sous-traitance auprès des entreprises locales ; une opération soumise à un procédé légal strict et qui prend du temps. En annonçant la remise de cette première tranche pour le 5 juillet dernier, le wali d’Alger prenait-il en compte ce paramètre ? Ou alors les entreprises soumissionnaires ont-elles pris du retard dans la formulation de leurs propositions ? Difficile d’y répondre. Mais, il faut dire que même dans le cas des marchés déjà attribués, le retard est observé. Exemple : La passerelle du Caroubier de presque 200 m et de 3 m de largeur devait connaître ses premiers coups de pioche au début du mois de juin. Le projet a été confié à l’entreprise Haddad, dans le cadre d’un appel d’offres national et international», signale le DTP, qui précisait à cette date que les travaux seront achevés dans quatre mois.
Il s’agit de passerelle devant relier la promenade à un grand parking où les automobilistes peuvent stationner leurs voitures et où il est prévu le terminus de trois liaisons de bus ETUSA venant de différents coins d’Alger. Si on prend la déclaration du DTP au mot, on peut déjà compter un mois de retard sur les quatre annoncés.
Pouvoir ralentisseur de Ramadhan
Pour l’instant, la wilaya d’Alger n’a fait aucun commentaire sur ces retards. Aucune explication n’est fournie si ce n’est quelques indiscrétions prêtant au mois de Ramadhan la qualité de « ralentisseur » de la cadence du traitement des dossiers.
La promenade, délimitée à l’est par l’embouchure de oued El Harrach, s’étale sur plus de quatre kilomètres jusqu’à la station de dessalement. Des équipements légers sont prévus : trois espaces de pique-nique, six aires de jeux, deux terrains de pétanque, deux espaces de skateboard, une promenade piétonne et une piste cyclable. Engagé en juin 2012, le projet en question prévoit également la création d’une promenade d’une soixantaine de mètres de large à partir du trait de côte dans le but d’élargir l’esplanade, confiait le responsable chargé de la gestion et du contrôle au niveau de l’entreprise Méditarm, M. Mustapha Bachtarzi.
Le projet connaîtra une extension. Il gagnera de l’espace en mer sur une bande variable de 60 à 100 m. Il y aura des brise-lames pour sécuriser toute la zone. Et dans quatre ans, des plages artificielles sont au programme le long de la Promenade.
Pour 20 millions de DA , la promenade des Sablettes est imaginée dans un vaste plan stratégique concernant la capitale , appelé « Alger 2029 » et destiné à hisser la ville d’Alger , à cette date , au rang de métropole moderne , tournée vers la méditerranée…. si les délais seront respecter.