Le sucre ne sera plus frappé par le phénomène du siècle, le monopole, ni par la spéculation.
Dans sa sortie de jeudi, le wali d’Oran s’est enquis du projet rentrant dans le cadre de la réalisation d’une raffinerie de sucre. Celle-ci est implantée dans la commune de Tafraoui, dans la daïra d’Oued Tlélat. Le projet a été lancé en 2015. Les responsables de cette usine, tous enthousiastes, ont indiqué que «les travaux ont atteint un taux d’avancement de 80%». Autrement dit, l’usine entrera dans la phase de productions dans peu de temps. Tout compte fait. Le projet sera livré d’ici la fin de l’année en cours. Comme départ, une telle usine produira une quantité de 1000 tonnes de sucre par jour avant de passer à la production de 2000 tonnes/j. Au total, la raffinerie produira quelque 700.000 tonnes de sucre par an. La production de sucre ne sera donc plus l’apanage d’une seule personne ni encore moins d’une quelconque entreprise. Cela amène à dire que le sucre ne sera plus frappé par le phénomène du siècle, le monopole ni encore moins par la spéculation. Le marché du raffinage du sucre s’ouvre donc.
C’est la bousculade. «Tant mieux», dira plus d’un expliquant qu’«un tel segment doit être secoué sérieusement par
une concurrence accrue». Et d’ajouter en expliquant que «cette bousculade permettra sans aucun doute de stopper le monopole imposé sur un marché qui a, dans le temps, échappé à tout contrôle». Ainsi, après le lancement de la raffinerie La Belle- Cristal Union, le projet du groupe Mazouz en cours de réalisation, voilà qu’une autre va voir le jour du côté d’Oran, plus précisément à Tafraoui. Trois projets entrent dans si peu de temps en production. La concurrence ne sera pas un simple point de vue. Elle portera sur le rapport qualité-prix. Des sources proches du ministère de l’Industrie et des Mines indiquent que «la raffinerie de Tafraoui rentrera dans la phase de production dans peu de temps». Elle produira d’importantes quantités de sucre blanc par an avant de doubler ses capacités dans les tout prochains mois qui suivront son lancement. Les responsables en charge d’une telle question tablent sur la production d’au moins 600.000 tonnes. Le marché algérien et extérieur sera inondé. Nos sources affirment que «ladite production sera destinée au marché local. Le consommateur peut donc avoir le coeur net que la disette en la matière ne sera désormais plus d’actualité, mais les promoteurs dudit projet misent gros en visant également le marché extérieur en développant l’exportation. Cela amène plus d’un à dire que ces nouvelles installations briseront une bonne fois la loi imposée localement en mettant un terme au monopole ayant frappé de plein fouet le marché local. Les autorités publiques, en poussant de l’avant l’investissement dans un tel créneau, visent également la réduction des importations et à développer donc l’exportation.
Nul n’ignore l’évidente pénurie qui sévit de temps en temps sur le marché local. C’est une vraie problématique à laquelle ont fait face les responsables en charge du problème, le ministère du Commerce entre autres. Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a, dans une sortie ne remontant pas loin, expliqué une telle situation en indiquant que «ce n’est pas un problème d’approvisionnement en sucre ni même celui de la disponibilité de la matière première». «Il existe une situation de monopole», a-t-il explicité. D’où alors la prise de plusieurs mesures par les autorités en décidant de juguler le phénomène de la spéculation. Des autorisations pour la réalisation de quatre raffineries de sucre ont alors été accordées à des investisseurs ayant présenté des dossiers solides comme du béton. L’industrie du sucre est d’un avenir non moins prometteur en Algérie. Sinon pour quoi le prix du kilogramme de sucre faisait l’objet des spéculations lambda allant jusqu’à déclencher le Printemps du sucre en janvier 2011? Lancer l’industrie du sucre en Algérie rentre dans le cadre du développement des PME au même titre que les autres activités sous-traitantes. L’opportunité d’investir dans un créneau permet donc de mettre fin au monopole instauré sur le sucre. L’augmentation du nombre d’entreprises dans le domaine consolidera l’emplacement de l’Algérie et amènera à terme à dégager une plus-value à l’export supérieure à l’import en valeur. Ceci dit, l’Algérie inversera l’équation faisant insidieusement état que les importations de matières premières reviennent dix fois plus cher, voire plus que les exportations du produit fini. Il faut noter que le monopole est interdit. Il a été codifié par toute une loi.