La RDC lève le gel des adoptions, la fin du calvaire pour les familles françaises

La RDC lève le gel des adoptions, la fin du calvaire pour les familles françaises

Début novembre, les autorités congolaises ont levé la suspension des adoptions mise en place depuis 2013. La fin d’un calvaire pour 300 familles françaises. Mais à ce jour, seules dix d’entre elles ont pu aller chercher leur enfant à Kinshasa.

« Une immense joie ». Marie-Édith et François-Xavier Enderlé ont pu accueillir vendredi 27 novembre leurs trois enfants adoptés au sein de leur foyer, à Caen, après deux années passées à attendre ledéblocage des autorités congolaises. Bien sûr, le couple normand savait en se lançant dans le parcours de l’adoption, il y a huit ans de cela, que le chemin serait long et difficile. Ils n’avaient pourtant pas imaginé que le gouvernement de RDC ne délivrerait pas à Marie, Gabrielle et Paul, légalement adoptés deux ans plus tôt, d’autorisation de sortie du territoire.

Le 25 septembre 2013, Kinshasa a en effet annoncé la mise en place d’un moratoire d’un an pour réexaminer chaque dossier d’adoption. « Un coup de massue pour les 300 familles françaises comme la nôtre qui attendaient patiemment l’arrivée de leur enfant », confie François-Xavier Enderlé à France 24

Un déblocage au compte-gouttes

Si la famille Enderlé se réjouit de pouvoir enfin passer Noël tous ensemble, ce n’est pas le cas de la majorité des foyers pour qui l’attente reste pénible. À ce jour, seuls 13 enfants dont trois en situation d’urgence médicale ont pu être confiés à leur dix familles françaises. Quelque 1 200 enfants attendent toujours une autorisation de Kinshasa, dont un peu moins de 300 dans des foyers français.

Kinshasa affime pourtant que cette décision a été prise dans l’intérêt de tous. « Nous n’avons pas eu d’explication officielle des autorités congolaises sur le moratoire mais il semble que le gouvernement ait pris cette décision à la suite de suspicions de dérives, notamment aux États-Unis, explique Sylvie Le Roux, attachée de presse de l’association Vivre en famille contactée par France 24. Le cas d’un enfant qui aurait été changé de famille à son arrivée pour être confié à un couple d’homosexuels, a amené le Congo à revoir ses procédures d’adoption. Une mesure louable mais qui s’annonçait aussi très longue et dure à vivre pour les familles », souligne la responsable associative.

Une tâche tout aussi compliquée pour les fonctionnaires congolais chargés des dossiers d’adoptions. « Ils ont dû reprendre chaque dossier afin d’en authentifier les documents un à un. Un véritable travail de fourmi quand on sait que les papiers administratifs de certains orphelins, originaires de contrées parfois très reculées du pays, ont dû être recherchés sur place », explique Sylvie Le Roux.

Une nouvelle loi pour la fin de l’année ?

Les autorités congolaises se montrent toutefois confiantes et multiplient les gestes prouvant leur bonne foi à l’égard des familles qui sont toujours dans l’attente. Le président de l’Assemblée nationale a même reçu en personne, la semaine dernière, les dix familles françaises autorisées à venir chercher leur enfant pour rassurer celles qui sont toujours séparées. Une nouvelle loi doit en outre être votée avant le 15 décembre visant à renforcer la sécurité et accélérer le processus d’adoption.

« On espère que les autres familles qui n’ont pas eu notre chance, pourront se rendre, si ce n’est pour Noël, début janvier à Kinshasa venir chercher leur enfant », confie François-Xavier Enderlé, soucieux de ne pas laisser tomber les autres familles, qui pour beaucoup sont devenues des amis. « En témoignant dans les médias français, nous espérons que les autorités congolaises seront rassurées de voir que l’adoption est avant tout un acte d’amour. Notre exemple doit les rassurer ».