BLIDA – La réalisation de dictionnaires nationaux spécialisés dans différents domaines, notamment en économie, est devenue un impératif, a estimé lundi le directeur du laboratoire de langue et littérature arabe de l’université Ali Lounici de Blida.
« L’Algérie souffre de problèmes liés à la confection de dictionnaires spécialisés, ouvrages généralement importés de l’étranger », a indiqué Amar Sassi à l’APS en marge de la 2ème édition du colloque maghrébin sur « La lexicologie et l’acte de traduction ».
Il a souligné, à cet effet, l’impératif pour les chercheurs du domaine d’œuvrer pour la réalisation de ce type de dictionnaires dans différents domaines, car le dictionnaire est un « recueil consignant toutes les connaissances accumulées par la société, tout en préservant sa langue et son patrimoine ».
Le directeur du laboratoire de langue et littérature arabe de l’université Ali Lounici de Blida a souligné l’importance de soumettre aux entreprises économiques l’idée de confection de dictionnaires en arabe, « en vue de faciliter la communication entre l’environnement économique et scientifique », insistant sur l’impératif de s’intéresser à la lexicologie et à l’ouverture de projets de doctorat en la matière, tout en s’ouvrant sur l’environnement socioéconomique.
M. Sassi a estimé, en outre, que le premier objectif attendu du développement de la lexicologie est de « former des étudiants doctorants dans les domaines de la lexicologie et de la terminologie, car le ministère de tutelle a instruit de la nécessité d’accompagner les étudiants en la matière, tout en organisant à leur profit des conférences et rencontres afin d’enrichir leur terminologie. »
Dans sa communication, Mohamed Lahlal de l’université Hassan II de Dar El Beida (Maroc), a soutenu que le monde arabe « est toujours au stade de la ‘théorie’ dans ce domaine », en dépit du développement qui lui a été insufflé, de par le monde.
Il a appelé à la nécessité de créer une sorte d’interactivité entre toutes les sciences en rendant la faculté des Lettres scientifique et en littératurant la faculté des Sciences.
« Il faut créer des passerelles de connaissances entre différents départements et facultés », a souligné Mohamed Lahlal, tout en mettant l’accent sur la nécessité de faire la différence entre ce qui est numérique et linguistique, avant de réunir numérique et différentes sciences et ce afin de trouver des solutions aux problèmes auxquels fait face la langue arabe.
Pour Mansour Chetoui, de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba (Tunisie), il existe de nombreux problèmes de lexique au Maghreb, dont le plus grand consiste en la réunification de la terminologie utilisée par les chercheurs et les locuteurs de la langue, parallèlement à la réunification de la terminologie importée des autres langues, par la réalisation de dictionnaires académique et didactique unifiés.
Les intervenants à cette rencontre, de deux jours, s’attèleront à aborder différents axes liés à la traduction, la terminologie et la réalisation de dictionnaires spécialisés, avec la présentation d’expériences en la matière, existantes dans les pays arabes en général, et au Maghreb de façon particulière.