La pomme produite localement profite de la baisse des importations et retrouve sa place chez les commerçants, rapporte le site d’information TSA.
« Le blocage des importations fait le bonheur de certains produits algériens. Depuis quelques mois, la réduction drastique des importations de pommes profite à la pomme produite localement. Sur les étals des commerçants, elle a enfin trouvé sa place et souvent, elle est de meilleure qualité que celle d’importation. Dans ce contexte, les producteurs locaux se montrent favorables au blocage des importations et à l’instauration des quotas ».
« Dans les Aurès, première région productrice de pomme en Algérie, les agriculteurs se frottent les mains, mais redoutent un retour à l’ancien système où le marché était complètement ouvert à l’importation. Pour un producteur local, le retour à l’importation des pommes aura des conséquences « néfastes » sur la filière de la pomme algérienne en général, et celle de la région des Aurès en particulier ».
« « Le maintien des importations sera catastrophique pour nous. Quand ils (les autorités) ont diminué l’importation des pommes, beaucoup de gens ont investi dans la filière dans toute la région. Certains ont même planté des pommiers dans la montagne. Les gens ont constaté qu’il s’agit d’un créneau porteur. Celui qui avait 100 pommiers, il a atteint aujourd’hui les 500. Celui qui avait 1000, il en a trois mille. Il y a même un agriculteur de la région qui a planté 25 000 pommiers », détaille-t-il ».
« Outre les conséquences sur les capacités de production, le maintien des importations des pommes aura des répercussions négatives sur les centaines, voire les milliers d’emplois saisonniers que crée la filière ».
« « L’année passée j’ai employé 40 personnes. Mon voisin en a employé 80. Ce sont généralement de jeunes étudiants de la région qui viennent travailler pour mettre de l’argent de côté avant la rentrée universitaire. On les paie 1600 DA la journée ce qui leur permet de gagner 50 000 à 60 000 DA le mois pour subvenir à leurs besoins », affirme-t-il ».
« Du coup, si le gouvernement répond favorablement à la demande du président de la région PACA (France) Christian Estrosi d’accorder un quota d’importation à la pomme des Alpes pour sauver des producteurs français de la faillite, il mettra en péril des agriculteurs algériens. Ces derniers font déjà face à de nombreuses contraintes qui empêchent le développement de leur filière. Parmi ces difficultés figurent l’absence de chambres froides et des unités de transformation. « On produit suffisamment de pommes que ce soit en quantité, en qualité ou bien en variété. J’ai 4400 pommiers dans ma plantation. Faute de chambres froides et d’unités de transformations, je suis parfois obligé de jeter une partie de ma production », déplore-t-il ».
L’Algérie a importé pour 50,95 millions de dollars de pommes en dix mois l’année passée.