ALGER- L’historien turc Ilber Ortayli spécialisé dans l’histoire ottomane a indiqué dimanche à Alger que la régence d’Alger, sous l’empire ottoman, avait conforté son statut juridique en défendant son autonomie territoriale et diplomatique.
Dans une conférence animée au centre des archives nationales intitulée « l’Algérie sous le règne ottoman.. Algériens et Ottomans », l’historien a affirmé qu’au 17e siècle l’Algérie maîtrisait les éléments fondamentaux liés à son autonomie territoriale, diplomatique et monétaire qui lui ont permis de conforter son statut juridique et de traiter d’égal à égal avec le Califat ottoman.
Evoquant des recherches qu’il mène depuis une dizaine d’années sur les fondements juridiques de la régence d’Alger il a estimé que la position de l’Algérie aux frontières occidentales extrêmes de l’empire ottoman lui avait conféré un statut particulier et qu’elle n’était pas une colonie de cet empire comme plusieurs chercheurs dans l’histoire moderne ont attesté par erreur.
Il a évoqué par ailleurs l’après 1830 et les mouvements de résistance anticoloniaux. l’historien a fait savoir que la Turquie possédait des archives relatives à cette période.
Pour sa part, le directeur général des archives nationale Abdelmadjid Chikchi a révélé qu’un groupe de travail composé d’enseignants algériens et turcs était mis en place afin de palier le déficit enregistré en matière d’exploitation des archives relatives à l’ère ottomane et de faire parvenir la matière aux chercheurs intéressés par ce pan de l’histoire de l’Algérie.
Il a reconnu que l’ancienne langue turque et autres idiomes (latin, araméen et grec) dans lesquels ces archives sont rédigés entravait le travail des historiens.
Il a annoncé qu’un troisième colloque historique aura lieu en mars à Istanbul pour concrétiser une nouvelle étape de la coopération bilatérale décidée en novembre 2016 à Bejaia à l’occasion de la célébration du 5e centenaire de l’avènement des frères Barberousse.
En marge de la conférence à laquelle ont assisté l’ambassadeur de Turquie à Alger et le président du haut conseil islamique Bouabdallah Ghlamallah une exposition conjointe de documents portant sur les relations entre l’Algérie et l’empire ottoman du 16e au 19e siècles y a été organisée.