La rencontre DRB Tadjenanet – ES Sétif jouée le 18 mai 2018 suspectée de combine : Un nouveau match de la honte

La rencontre DRB Tadjenanet – ES Sétif jouée le 18 mai 2018 suspectée de combine : Un nouveau match de la honte

 Mohamed Touileb

Après l’enquête de la BBC publiée en octobre dernier, voilà une autre affaire qui fait état d’arrangement de matchs dans le football algérien. Est concerné le duel DRB Tadjenanet – ES Sétif disputé le 18 mai 2018 avec une « activité anormale » de sept parieurs installés en France. Ces derniers auraient misé sur le score exact du match, à savoir la victoire de l’équipe locale par 3 buts à 2. Les suspects ont été interpelés mardi et sont poursuivis pour « des faits d’escroquerie en bande organisée ». Une affaire qui pourrait avoir des répercussions sur le football algérien dans un avenir proche si les faits sont avérés et les liens directs établis avec les protagonistes de cette rencontre.

C’est une nouvelle bombe qu’a lâchée le quotidien français L’Equipe hier évoquant un trucage éventuel d’un match dans le palier suprême de la balle ronde en Algérie. Des allégations qui viennent se greffer à une investigation réalisée par la BBC il y a quelques mois. Une enquête qui visait à montrer à quel point le sport roi en Algérie est miné par les arrangements que ce soit chez les joueurs, les présidents ou les arbitres.
Pour revenir à cette nouvelle affaire scabreuse, il faut noter que « les sommes pariées ne sont pas astronomiques, mais sur le score exact, la cote est à 40 contre un et les gains se chiffrent rapidement à des dizaines de milliers d’euros», a expliqué l’une des sources à l’AFP. Mais c’est l’activité suspecte la veille de cette explication qui interpelle.
« La nuit précédant cette rencontre, plusieurs opérateurs de paris en ligne avaient enregistré des opérations inhabituelles. Des parieurs, domiciliés dans l’Est de la France, ont placé des sommes anormalement élevées sur une victoire de Tadjenanet, sur le score exact de 3-2, une issue pourtant hautement improbable (…) Étant donné son besoin de points et l’absence d’enjeu pour l’adversaire, Tadjenanet était bien favori du match. Mais la plupart des opérateurs donnaient initialement une cote avoisinant les 40 pour une victoire 3-2, cote qui a ensuite baissé à cause des sommes importantes misées sur ce résultat », indique L’Equipe. Embarrassant et accablant.

Et pourtant, Zetchi avait nié…
En tout cas, après avoir enquêté, le parquet de Nancy a confié l’affaire à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) locale, qui a décidé de l’arrestation des sept individus dont deux ont été remis en liberté et les 5 autres placés en mandat dépôt. En France, on affirme que d’autres rencontres du DRBT ont éveillé les soupçons de combine. Cependant, « les enquêteurs français n’ont pas pu bénéficier de l’entraide des autorités algériennes dans le cadre de leurs investigations», note L’Equipe.
Un linge sale qu’on ne veut, vraisemblablement, pas étendre en public. Surtout quand sait que Kheireddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), n’avait pas bronché lorsque la BBC avait évoqué le phénomène.
A l’époque, il avait quasiment nié les faits. « Les éléments de l’enquête publiée par la BBC ne comportaient pas de preuves sur ce qu’ils avançaient. Il y a une grande différence entre ce qui se dit dans la rue et la réalité. Le sujet doit être pris sous réserve. 
Je tiens à préciser que nous n’avons pas été contactés par la Fifa à ce sujet», avait réagi le boss de la FAF en ajoutant que «la corruption n’existe pas chez nous. Nous savons qu’elle est bien présente. En tant que fédération, nous avons pris toutes nos dispositions pour combattre ce fléau en installant une commission d’éthique et de fair-play, dont le statut lui permet de saisir la justice.» Ne pas nier est à moitié avouer.
En tout cas, si cette affaire d’arrangements est avérée, le sport à onze en Algérie pourrait se retrouver dans de beaux draps. La Fifa risque de s’y mêler et sanctionner les clubs impliqués. Aussi, il y a le risque d’effet domino. Sachant les personnes qui gravitent autour de la discipline, le diagnostic de métastase n’est pas à exclure. Affaire à suivre…