Les manifestants, qui protestent pour l’amélioration de leur cadre de vie, refusent toujours de répondre favorablement aux appels à la sagesse.
Pour la troisième journée consécutive, la route nationale 16 a été interdite hier à la circulation par les habitants de la daïra de Bouchegouf, qui ont ainsi obligé les usagers de cet axe stratégique entre les wilayas d’Annaba, de Guelma, de Tébessa et d’El-Oued à emprunter d’autres itinéraires pour arriver à destination. Ainsi, le cortège du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, Hassan Tidjani Haddam, qui devait se rendre, hier, à Souk-Ahras depuis Annaba dans le cadre d’une visite officielle, a été contraint de passer par la ville de Bouhadjar, avant d’emprunter la RN82 pour, enfin, rejoindre cette ville.
Le même désagrément a été subi, lundi, par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Kamel Beldjoud, et la délégation qui l’accompagnait, obligés, quant à eux, de faire un détour par la ville de Guelma et par Sedrata pour effectuer une visite de travail dans la wilaya de Souk-Ahras.
Les simples citoyens qui devaient emprunter la route barrée par les habitants des localités de Bouchegouf et d’Oued Cheham auront, pour leur part, vécu des moments de grande détresse à la suite de cette manifestation de colère, qui ne semble pas s’atténuer. Les histoires les plus invraisemblables circulent dans la région quant à ces automobilistes livrés à eux-mêmes et tenus à la merci des bandes de malfaiteurs qui se sont mêlés aux protestataires, empêchant jusqu’au passage des ambulances transportant des malades vers le CHU Ibn-Rochd d’Annaba et terrorisant, sinon soumettant à un racket abject, des familles de touristes. Nous apprenons de source sécuritaire que la situation n’a pas évolué dans les localités fermées au trafic routier, les manifestants refusant toujours de répondre favorablement aux appels à la sagesse.
“Les habitants de Bouchegouf et des mechtas avoisinantes affichent une détermination à toute épreuve afin de faire prendre en charge leur besoin de logements, d’AEP, de branchement à l’énergie électrique et au gaz naturel, d’une amélioration de leur cadre de vie, en somme, par les pouvoirs publics.
Les habitants de cette daïra sont particulièrement déterminés et ils ne céderont pas et ne rouvriront pas la route à la circulation tant que le wali ou une autre autorité exécutive ne répond pas à leurs revendications. Et ce ne sont pas les élus, les conseils des sages ou les représentants de l’administration qui pourront les en dissuader.
D’ailleurs, ils s’obstinent à refuser toute promesse qui n’a pas un caractère officiel, et on en est là”, nous a confié une source sécuritaire locale.
A. Allia
