La Russie accepte de donner asile à Snowden

La Russie accepte de donner asile à Snowden

Il s’est décidé. Au bout de 19 jours d’attente dans la zone internationale de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, Edward Snowden, a choisi de demander l’asile politique à… la Russie, qui a accepté. Il a fait cette déclaration lors d’une rencontre organisée ce vendredi à sa demande avec treize personnalités russes, dont deux avocats célèbres et des représentants d’Amnesty International et Human Rights Watch.

«Snowden pourrait théoriquement rester en Russie si, premièrement, il renonce totalement à ses activités qui font du tort à nos partenaires américains, et, deuxièmement, si lui-même le souhaite», a déclaré le porte-parole du présidentVladimir Poutine, Dmitri Peskov, à l’agence Interfax, soulignant qu’aucune demande formelle n’avait pour l’instant été reçue. Or, Snowden semble prêt aujourd’hui à respecter la première condition. L’avocat russe Guenri Reznik, qui participait à la rencontre, a déclaré qu’Edward Snowden s’était engagé à «ne plus nuire aux Etats-Unis». «Je n’ai aucun regret», précise cependant Snowden dans un communiqué.

L’ex-consultant de la NSA (National security agency) qui a dénoncé le gigantesque système d’espionnage mondial bâti par les Etats-Unis et baptisé Prism aurait pu choisir le Venezuela, la Bolivie ou le Nicaragua qui lui offraient tous de l’accueillir. Mais l’Américain n’est jamais monté dans le vol Aeroflot pour La Havane qui aurait pu le rapprocher d’un pays d’accueil sur le continent sud-américain.

Une «conspiration» des Etats-Unis

Dans un message électronique par lequel il avait lancé son invitation à une rencontre vendredi à l’aéroport de Moscou, Edward Snowden avait dénoncé les pressions des Etats-Unis qui l’ont empêché de trouver l’asile. «Nous avons été témoins ces dernières semaines d’une campagne illégale menée par des membres du gouvernement des Etats-Unis pour me dénier le droit à l’asile prévu par l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme», écrit Edward Snowden.

L’ampleur des menaces est sans précédent : jamais auparavant dans l’histoire les Etats-Unis n’ont conspiré pour forcer à atterrir l’avion d’un président pour le fouiller à la recherche d’un réfugié politique», a encore écrit Edward Snowden dans ce message. Il faisait référence à l’avion du président bolivien Evo Morales, contraint à une escale à Vienne, à son retour de Moscou la semaine dernière, plusieurs pays européens dont la France lui ayant fermé leur espace aérien sur la foi d’informations selon lesquelles Edward Snowden se trouvait à bord.

Edward Snowden était arrivé le 23 juin à Moscou depuis Hong Kong où il s’était d’abord réfugié.