La crise entre l’Ukraine et la Russie, prend une nouvelle tournure depuis la nuit du 23 au 24 février. Malgré tous les efforts diplomatiques, le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine, peu de temps après avoir reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, dans l’est du pays.
L’opération Poutine
C’est dans la nuit du 23 au 24 février, que la situation bascule en Ukraine, plus précisément à 3h52, lorsque, le président Russe Valdimir Poutine, déclare via la télévision russe, qu’une opération militaire va être lancée en Ukraine.
La déclaration de guerre de Poutine vise le lancement d’une opération militaire spéciale dans les régions séparatistes de l’est de l’Ukraine. Selon lui, cette opération est le seul choix possible, afin de se défendre contre ce qu’il appelle des menaces émanant de l’Ukraine Moderne.
« La Russie ne peut se sentir en sécurité, se développer et exister avec une menace constante émanant du territoire de l’Ukraine moderne », a-t-il déclaré. « La responsabilité de toute effusion de sang incombera au régime ukrainien », a-t-il ajouté avant d’accuser à nouveau le pays voisin de « génocide ».
Le président russe, n’a donné aucun détail quant à l’ampleur de cette attaque, il n’a pas manqué de préciser, que ses « plans ne prévoient pas d’occupation du territoire ukrainien. Nous n’imposerons rien par la force. »
Rapidement après les déclarations de Vladimir Poutine, plusieurs explosions ont été entendues dans plusieurs villes de l’Ukraine, donc l’armée russe a pu rentrer en territoire ukrainien.
La presse ukrainienne a annoncé la mort de plus de 40 soldats et au moins 10 civils, et ce, après l’attaque russe, c’est ce qu’a déclaré un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Je sais que plus de 40 militaires ukrainiens ont été tués et plusieurs dizaines blessées et il est question d’une dizaine de civils tués », a-t-il dit. « Ces pertes sont causées par des frappes aériennes et de missiles jeudi matin », a-t-il précisé.
Menaces et réactions diplomatiques
Cela fait des mois que le conflit entre la Russie et l’Ukraine est au cœur de l’actualité, mais ces dernières semaines, les événements se sont accélérés.
Plusieurs pays ont tenté d’intervenir pour une solution diplomatique. Les échanges entre la Russie, l’Ukraine, mais aussi d’autres pays, se sont multipliés ces dernières semaines, mais en vain, cela n’a pas suffi pour apaiser la situation.
Durant ce mois de février, on a pu voir Emmanuel Macron, se poser en médiateur, en rencontrant Vladimir Poutine, à Moscou. Le président français, après des heures d’entretien avec son homologue russe tente de rassurer en déclarant : « J’ai obtenu qu’il n’y ait pas de dégradation et d’escalade ». Cela n’a rien donné de concret au vu de la situation actuelle.
Un peu avant, en janvier 2022, les Etats Unis ont appelé la Russie à ce qu’il n’y ait pas d’escalade militaire, dans ce même sillage, Poutine demande des garanties à Biden sur le non-élargissement de l’Otan, dont il dénonce « le potentiel militaire » croissant aux frontières russes. Le 26 janvier 2022, la demande russe de bloquer l’adhésion de l’Ukraine au Traité de l’Atlantique nord est rejetée par Washington.
« Les points les plus importants pour Vladimir Poutine ont donc été ignorés. Ce dernier a décidé de laisser ses troupes à la frontière et c’est là que le ballet diplomatique a commencé et que les États-Unis ont rapidement parlé d’invasion » analyse pour la Dépêche Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique de la Russie.
L’avant-attaque de Poutine
Ce lundi 21 février, est une date marquante dans le conflit Russie-Ukraine, en effet le président russe Vladimir Poutine, a reconnu l’indépendance des territoires indépendantistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass.
Malgré les alertes de l’ONU et les tentatives de médiation de plusieurs pays occidentaux (France, Allemagne, Etats Unis…), Poutine lors d’une déclaration de plus d’une heure a reconnu l’indépendance de deux territoires du Donbass ukrainien : les « républiques » autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dont les « dirigeants » avaient appelé lundi Poutine à reconnaître leur souveraineté. Suite à cette reconnaissance, l’armée russe est donc libre d’entrer dans ces territoires (Donetsk et Lougansk, dans le Donbass).
Ces « républiques populaires » de Donetsk et Lougansk demandent au ministère de la Défense Russe que « les forces armées de la Russie (assument) les fonctions de maintien de la paix » dans ces territoires.