La Russie entretien le mystère autour de la cargaison de l’Arctic Sea

La Russie entretien le mystère autour de la cargaison de l’Arctic Sea

Les autorités russes ont reconnu pour la première fois mercredi que l’Arctic Sea qui avait disparu pendant deux semaines entre l’Altlantique et la Baltique aurait pu transporter autre chose que du bois, entretenant le mystère autour de l’étrange odyssée du cargo.

« Nous n’excluons pas que l’Arctic Sea n’ait pas transporté que du bois », a déclaré le chef du comité d’enquête auprès du parquet général russe, Alexandre Bastrykine, dans un entretien au quotidien Rossiïskaïa Gazeta.

« C’est pour ça qu’on n’a pas encore laissé rentrer chez eux les membres de l’équipage. Il faut vérifier s’il y a parmi eux des personnes impliquées dans ces événements », a-t-il ajouté, sans préciser quelles matières auraient pu se trouver sur le bateau.

Ces déclarations interviennent sur fond de spéculations selon lesquelles l’Arctic Sea — capturé par des pirates le 24 juillet dans les eaux suédoises avant d’être libéré à la mi-août par la marine russe au large du Cap-Vert dans l’Atlantique — aurait pu transporter des armes, voire du matériel nucléaire.

Les rumeurs autour d’une éventuelle « mission secrète » ont été renforcées par le fait que les 11 membres d’équipage russes sont toujours aux mains des autorités russes et n’ont pas été autorisés à communiquer avec leurs familles depuis leur retour le 20 août à Moscou, le même jour que les huit pirates présumés.

« Dans une semaine et demie, nous communiquerons une information complète » à propos de cette affaire, a promis M. Bastrykine.

Après la publication de cette interview, le comité d’enquête du parquet a affirmé que « les informations publiées par des médias étrangers et russes sur une prétendue mission secrète de l’Arctic Sea (…) ne correspondaient pas à la réalité ».

Les enquêteurs ne disposent « pour le moment d’aucune information selon laquelle le bateau aurait pu transporter une quelconque cargaison interdite », a-t-il ajouté dans un communiqué.

De son côté, le général Nikolaï Makarov, chef d’état-major de l’armée russe, s’est montré plus circonspect, affirmant que Moscou ignorait si le bateau transportait autre chose que du bois.

« Nous savons seulement qu’il y a du bois et tout ce qu’il transporte d’autre doit être clarifié », a déclaré M. Makarov à des journalistes lors d’une visite en Mongolie.

Et d’ajouter: « Le motif de la capture du bateau par des pirates n’est pas très clair ».

Deux Russes, deux Lettons et quatre Estoniens sont en détention provisoire à Moscou après avoir été interpellés lors de la libération de l’équipage par la marine russe.

Mardi, le ministère russe des Affaires étrangères avait indiqué qu’ »aucun chargement suspect » n’avait été retrouvé à bord de l’Arctic Sea au cours d’une inspection préliminaire.

Toutefois, « une inspection plus approfondie sera menée dans un des ports sur le trajet de retour de l’Arctic Sea », qui se dirige actuellement vers le port russe de Novorossiïsk pour les besoins de l’enquête, a-t-il ajouté.

Le ministère a en outre fait état d’un nouvel élément jusqu’ici inconnu dans la saga du cargo battant pavillon maltais: dans un premier temps, le capitaine russe a tenté de faire passer l’Arctic Sea pour un bateau nord-coréen.

Moscou avait alors demandé à Pyongyang de vérifier les affirmations du capitaine, selon lesquelles « le bateau se dirigeait de la Havane vers la Sierra Leone avec un chargement de bois scié de palme », selon le ministère.

Après clarification par la partie nord-coréenne, cette hypothèse ne s’est pas confirmée.