La saison s’achève en queue de poisson: Un énième échec estival enregistré à Aïn El Turck

La saison s’achève en queue de poisson: Un énième échec estival enregistré à Aïn El Turck

Une autre piteuse et fétide saison estivale, dans toute l’acception de ces termes, tire à sa fin en queue de poisson avec un arrière-goût acerbe dans la contrée côtière d’Aïn El Turck et ce, en dépit de la montagne de promesses formulées par les autorités locales, relatives à l’amélioration du cadre de séjour pour les vacanciers.

Carrément calquée sur la précédente, la navrante ambiance grandement délétère a encore prévalu sur les plages avec le même déplorable lot varié de couacs, qui a allègrement contribué à ce énième échec estival. Tous les ingrédients semblent à priori avoir été, au préalable, préparés par l’informel en étroite collaboration avec l’incivisme. L’affligeant spectacle du ballet des engins de colporteurs d’eau, sillonnant inlassablement les rues et les boulevards, une cerise sur le gâteau, fidèlement offerte à la même période par l’Algérienne des eaux (ADE), n’a pas également manqué à l’appel dans cette désolante curée estivale et ce, au même titre que les pseudos gardiens de parking et les exploitants des solariums clandestins et/ou autorisés.

Sur le même criard volet de l’eau, il importe de signaler le sempiternel déversement des eaux usées sur les plages au niveau d’un nombre indéterminé de zones de ce littoral oranais. « C’est aberrant et impardonnable pour une prestigieuse contrée qui, sur les papiers, aspire à promouvoir le tourisme et de surcroît, qui a été désigné comme une zone d’appui pour les Jeux Méditerranées qu’organisera Oran en 2021 » a déploré un vacancier, venu avec sa famille de France, pour profiter d’un séjour d’agrément au bord de la mer dans la localité de Bouiseville.

En effet, selon le constat établi sur le terrain et à l’instar des années précédentes, le diktat imposé par les exploitants des solariums clandestins et les pseudos gardiens de parking, suivi de près par l’insalubrité repoussante des plages, figurent en pole position dans l’éventail de désagréments à l’origine de la situation de déliquescence, qui a prévalu dans cette contrée et ayant été directement à l’origine de la dégradation manifeste du cadre de séjour. Un grand nombre de ces familles a juré de choisir une autre destination pour leurs prochaines vacances. « Non seulement le cadre de séjour ne s’y prête nullement pas mais encore, les prestations de service en termes d’hébergement et de restauration laissent beaucoup à désirer. Il reste énormément à faire dans cette contrée qui, ironie du sort, jouit d’énormes potentialités touristiques » a encore fait remarquer notre interlocuteur. Un autre vacancier, originaire d’une ville de l’Oranie, s’est insurgé contre « le sordide état des plages, dont certaines ont été carrément bidonvillisées en grande partie, sans que cela n’émeut quiconque ».

Selon le même constat, il a été en effet relevé l’insidieuse invasion de la bidonvilisation sur les plages de cette partie de la wilaya d’Oran, qui va regrettablement crescendo au fil des jours et ce, au vu et au su de tout un chacun. Presque toutes les plages de cette prestigieuse côte, qui jadis faisait pâlir de jalousie les gérants des stations balnéaires du vieux continent, ont été lamentablement défigurées par les hideuses masures construites illicitement avec du parpaing et de la tôle ondulée. De Saint Roch jusqu’à Bousfer-Plage aucune plage n’a été épargnée par cette transgression, qui ne semble plus susciter de réaction chez les responsables concernés au point de devenir une activité commerciale lucrative, comme tant d’autres, gérée par des réseaux bien organisés qui vantent le bénéfice de la complaisance. La cruelle bidonvilisation de ces plages est également à l’origine des émanations pestilentielles, qui se dégagent des tas d’ordures déposées par les indus occupants de ces regroupements de masures illicites, entassées depuis des mois, qui embaument l’air iodé. L’incivisme et sa fratrie n’ont pas eu finalement à faire de grands efforts pour ajouter leur touche noire supplémentaire à ce triste décor. Notons qu’une certaine baisse d’affluence a commencé à se manifester au cours du weekend dernier par rapport aux précédents sur les plages, qui ont grouillé de monde quelques jours auparavant avec la hausse sensible de la température.

Cet état de fait a été également constaté sur le réseau routier de cette contrée, vers laquelle ont convergé des millions de vacanciers dès le début de la saison estivale et ce, en dépit de la hausse vertigineuse des tarifs affichés par les établissements hôteliers, résidences et autres lieux de villégiature, qui ont dépassé tout entendement et ce, sans que, dans la plupart des cas, l’offre de la qualité et des prestations de service ne soient à la hauteur.

Cet indésirable constat s’est malheureusement conjugué avec l’incivisme et le comportement outrageant ostentatoire de la part de certains jeunes et moins jeunes pseudos vacanciers, qui ne jouissent vraisemblablement d’aucun mode de culture. Nombre de familles, vivement désappointées, ont en effet dénoncé les multiples contraintes engendrées sur leur cadre de séjour par ces individus n’ayant aucun respect à l’égard de l’environnement et encore moins envers autrui.

Rentrée scolaire oblige, les vacanciers ont commencé ces derniers jours à vider ostensiblement les plages essaimées à travers cette contrée. Certains magasins versés dans la vente d’équipements de plage se sont d’ores et déjà reconvertis, presque spontanément dans le commerce d’articles scolaires. L’affluence estivale, qui a généré une ambiance où l’anarchie s’est grandement illustrée, s’estompe peu à peu. Certaines rectifications s’imposent et le fusil devrait changer d’épaule pour pouvoir prétendre d’être en mesure de tenter un tant soit peu d’offrir d’une part un agréable cadre de séjour aux millions de vacanciers et d’autre part pour l’amélioration du cadre de vie de la population dans cette contrée.

Par Rachid Boutlélis