ALGER – Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a estimé mercredi que la session de printemps du Parlement était « exceptionnelle à tous points de vue » car marquée par l’adoption de lois qui instituent « le nouveau départ d’une République qui réunit toutes les conditions du pluralisme politique et de la liberté d’expression » notamment la révision constitutionnelle.
Dans un entretien accordé à l’APS et à l’ENTV, à la veille de la clôture de la session de printemps du Parlement, M. Ould Khelifa a mis en avant les projets de loi présentés devant l’APN et leur importance dans le processus démocratique en Algérie.
Elle est « exceptionnelle », car marquée par une nouvelle Constitution qui assoit des fondements « solides » de l’exercice démocratique et élargit aussi le rôle des institutions législatives afin de faire entendre la voix du peuple au Parlement.
Par ailleurs, M. Ould Khelifa a tenu à mettre en exergue la richesse de l’expérience politique et parlementaire en Algérie estimant que l’existence de 27 partis politiques de diverses obédiences était un « exemple inégalé » aux plans arabe ou africain.
Il a souligné, à cet effet, la possibilité donnée aux partis de l’opposition de jouer le rôle qui leur est assigné sur la scène politique en Algérie affirmant que ces formations jouissaient non seulement de la « liberté d’expression mais aussi de tout le respect au sein de l’APN ».
« L’Algérie a dépassé aujourd’hui le stade de l’expérimentation démocratique »
L’Algérie a « dépassé aujourd’hui le stade de l’expérimentation démocratique », a-t-il estimé précisant qu’il s’agissait d’un processus couronné par la révision de la loi fondamentale du pays après une longue série de réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika par souci de préserver la « sécurité du pays et faire du peuple le sens de gravité dans la prise de décisions ».
Répondant à voix reprochant à l’Etat d’avoir accélérer l’adoption de la révision constitutionnelle, M. Ould Khelifa a affirmé que la vérité était toute autre car, selon lui, toutes les parties concernées ont été « associées à la série de consultations, toutefois et conformément à la règle démocratique, le dernier mot revient à la majorité et non aux progouvernementaux ».
Un champ plus large à l’opposition lors de la prochaine législature
Par ailleurs, M. Ould Khelifa a évoqué un changement du fonctionnement du Parlement au plan législatif à la faveur de la dernière révision constitutionnelle. Il s’agit de l’adoption d’une seule et unique session d’au moins dix mois au lieu du système des deux sessions.
L’objectif étant, selon lui, de respecter l’ordre du jour du Parlement dont la présentation, l’examen et l’adoption des projets de loi en plus des autres activités rappelant dans ce contexte que le Parlement était astreint à proroger l’actuelle session de printemps jusqu’au 21 juillet pour manque de temps et un agenda intense.
La prochaine législature, a précisé le président de la chambre basse du Parlement, sera marquée par une « présence soutenue de l’opposition qui vient de réaliser de nouveaux acquis en matière d’action parlementaire grâce à la nouvelle Constitution » tel la participation dans la programmation des séances entre autres activité.
Sur les prochaines législatives et les défis qu’elles imposent eu égard à la conjoncture que traverse l’Algérie, M. Ould Khelifa a estimé que ces échéances « devront conférer une plus grande clarté aux contours de la scène politique nationale » à travers le « maintien des partis jouissant de crédibilité et une base populaire solide ».
Le nombre des partis politiques devant participer aux législatives serait supérieur ou inférieur au nombre actuel, mais ce qui est sûr, a-t-il dit, est que leur participation répondra à des conditions objectives qui n’ont rien à voir avec le programme, la nature ou l’idiologie du parti ».
La vacance des sièges sera résolue grâce au nouveau règlement intérieur du Parlement
S’agissant des absences récurrentes des députés de l’APN ayant entraîné le report de la séance consacrée au vote de nombre de lois pour défaut de quorum, M. Ould Khelifa a souligné que la « question concerne en premier lieu la conscience du député » assurant que « dans certains cas, l’absence est justifiée par des engagements du député au niveau local ».
Pour le président de l’APN, ce phénomène trouvera prochainement une solution dans le cadre du nouveau règlement intérieur du Parlement qui devra répondre aux nouvelles dispositions de la Constitution qui stipule une participation effective du parlementaire.
Préférant ne pas parler de « sanctions », M. Ould Khelifa a fait savoir qu’une « réflexion est en cours en vue de réduire les indemnités des députés absentéistes » conformément à la nouvelle règlementation.
Pour ce qui est de la programmation des questions orales, souvent dépassées, le président de l’APN a imputé le retard aux obligations intenses du gouvernement ainsi que les députés.
En dépit du retard, toutes les questions orales ont été programmées par le bureau de l’APN, a affirmé M. Ould Khelifa.