La situation des non-voyants de plus en plus précaire et préoccupante

La situation des non-voyants de plus en plus précaire et préoccupante

La situation à laquelle sont confrontés les non-voyants à travers le territoire national « est de plus en plus précaire et préoccupante », a déploré le président de l’Association nationale des non-voyants « El-Irada », Abdelkrim Akkouche, appelant, samedi dans une déclaration à la presse à Bouira, les pouvoirs publics à apporter plus de soutien et être plus solidaire envers cette frange vulnérable.

« Notre situation est de plus en plus précaire, et elle s’aggrave davantage en raison de la cherté de la vie et du chômage dans lequel se débattent les jeunes non-voyants à travers le pays, surtout ceux ayant des diplômes universitaires », s’est plaint le président de l’Association El-Irada devant la presse.

Les handicapés visuels à Bouira ainsi que dans plusieurs wilayas du pays se plaignent de l’insuffisance de la pension sociale qu’ils perçoivent chaque mois qui est de l’ordre de 3000 dinars seulement. « Avec la cherté de la vie et le chômage, les non-voyants vivent dans la précarité la plus totale. Je lance un appel aux pouvoirs publics pour qu’ils interviennent afin de nous aider de façon à vivre dans la dignité en nous fournissant du travail », a souligné M. Akkouche.

« Nous demandons aussi l’augmentation de la pension sociale de 3000 DA actuellement à 10 000 DA au moins pour permettre de réduire un tant soit peu les souffrances des non voyants, notamment vu la conjoncture actuelle difficile », a-t-il insisté

L’Algérie compte plus de 220 000 personnes atteintes de cécité, dont près de 10 000 d’entre eux sont des jeunes, qui cherchent du travail afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, a souligné le président de l’Association nationale « El-Irada ». « Nous voulons que l’Etat œuvre pour faire travailler ces quelque 10 000 jeunes non-voyants, dont plusieurs d’entre eux ont des compétences et de la volonté pour travailler, afin de les insérer dans la société », a-t-il soutenu.

A Bouira, « nous comptons une quinzaine de jeunes non-voyants diplômés de l’université. Ils travaillent et ils ont pu réussir à améliorer leur situation, mais, il y’en a plusieurs autres qui n’arrivent pas à le faire et qui chôment », a indiqué M. Akkouche.

Ce dernier a déploré, entre autre, le fait de voir « certains handicapés visuels âgés mendier dans les rues de nos villes à travers le pays, c’est très touchant et accablant », appelant « le ministère de la Solidarité nationale et les pouvoirs publics à prendre urgemment en charge nos doléances ».

Le président de l’Association El-Irada a saisi cette occasion pour appeler les responsables d’entreprises privés à œuvrer de façon à aider les non-voyants et à leur fournir notamment un emploi « dans certains postes où ils sont capables d’assurer le travail en toute responsabilité ».

« Nous demandons un travail décent pour ces jeunes non-voyants afin de leur éviter d’aller quémander de quoi vivre et de se rallier au nombre déjà important des mendiants », a expliqué M. Akkouche, qui a appelé à la révision de la loi relative à l’obligation faite aux employeurs de compter au sein de leur personnel 1% des personnes handicapées et rehausser ce pourcentage pour donner plus de chance aux personnes non voyantes de trouver un emploi.

« Cette loi n’est pas appliquée, ce qui rend très difficile aux demandeurs d’emploi de trouver du travail. Plusieurs entreprises privés refusent de recruter des non-voyants, et c’est très décevant pour nous », a déploré le même responsable.