Le nouveau modèle de croissance devrait permettre au pays de limiter les dégâts occasionnés par des prix du pétrole en chute libre.
La crise financière actuelle est d’une intensité exceptionnellement dévastatrice. C’est certainement la première fois depuis son indépendance que le pays se trouve aussi bien outillé pour traverser une telle conjoncture économique. Le bilan présenté hier par le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, devant les élus du palais Zighoud Youcef bien qu’il soit meilleur que l’année 2017, n’est pas annonciateur de jours meilleurs pour autant. La situation économique ne se présente pas, en effet, sous les meilleurs auspices en 2019. La chute vertigineuse des prix du pétrole que la réduction de l’offre pays producteurs, Opep-non Opep, de 1,2 million de barils par jour décidée le 8 décembre dernier n’a pu enrayer, risque de compliquer davantage les choses. Le scénario n’est pas à exclure. La Russie, les monarchies du Golfe: le Koweït, l’Arabie saoudite gros producteur mondial pour ne citer que ces pays s’apprêtent à vivre des moments difficiles. Le Royaume wahabite avait le pire déficit commercial de son histoire en 2015. Près de 100 milliards de dollars. Quant au Venezuela il est carrément au bord du chaos. L’inflation galopante, la baisse hyperbolique du pouvoir d’achat, les pénuries ont provoqué un exode massif de sa population vers les pays voisins. Un «enfer» dont l’Algérie a été épargnée grâce à un dispositif initié par le chef l’Etat. Un nouveau modèle de croissance économique a été mis en place et il a déjà commencé à donner ses fruits. Ce qui devrait permettre au pays de limiter les dégâts occasionnés par des prix du pétrole en chute libre. Des bases ont cependant été jetées pour réduire sa dépendance au pétrole. Parmi les réalisations d’envergure, il y a le complexe sidérurgique de Bellara. Implanté dans la wilaya de Jijel, il est considéré comme l’un des plus grands d’Afrique. Il doit contribuer à couvrir tous les besoins du pays en matière de rond à béton. Ce complexe géant doit assurer l’autosuffisance en produits sidérurgiques du pays dont la facture d’importation en 2011 s’était élevée à 10 milliards de dollars! Une de ses missions «majeures» consistera à épauler le complexe sidérurgique d’El Hadjar, autre fleuron de la sidérurgie algérienne à bout de souffle, qui renaît de ses cendres. L’Algérie, qui importe quelque 3 millions de tonnes de fer, vise l’autosuffisance. Le coup de pouce viendra du complexe de Bellara, avec comme objectif, de se tourner vers l’exportation d’acier, d’ici 2020. En ce qui concerne le ciment, c’est déjà fait.
La première opération d’exportation de ciment s’est effectuée vers le Niger, par le biais de la cimenterie d’Aoulef dans la wilaya d’Adrar qui appartient au groupe privé El-Hamel. 950 tonnes de ciment gris ont été acheminées par voie terrestre. Des réalisations de premier plan qui résonnent comme une réponse à ceux qui s’attendaient à ce que le pays mette un genou à terre, et à ceux qui ont descendu en flammes les décisions du président de la République pour traverser sans trop de dégâts cette conjoncture économique difficile. Des performances accompagnées par une densification de la coopération avec des puissances économiques mondiales. Celle nouée avec la Corée du Sud, 11ème puissance économique de la planète en est un exemple édifiant. L’Algérie a de nombreux atouts en main pour traverser, sans trop de dégâts, cette terrible crise financière. Le cap est tracé.
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