«L’Algérie est en passe de faire l’objet d’interventions étrangères.»
Le secrétaire général du parti majoritaire, Amar Saâdani, a tiré la sonnette d’alarme. S’exprimant lors de la rencontre des membres de son bureau politique avec la délégation du parti de Aït Ahmed, le chef du FLN a livré hier un message d’un alarmisme extrême: «La situation sécuritaire aux frontières, notamment à Tamanrasset est beaucoup trop dangereuse», a-t-il souligné. Pis encore, Saâdani avoue affirmatif qu’ «il ne s’agit pas de faire peur ou d’amplifier davantage le péril mais désormais l’Algérie est en passe d’être la cible des interventions étrangères».
Dans le même ordre d’idées, le FFS dans ce rapport destiné à convaincre le FLN à participer à la conférence nationale souligne que la situation sécuritaire aux frontières nécessite un cohésion sociale et la consolidation du front intérieur. Le même document met en garde le gouvernement contre le danger découlant de la révolte des corps constitués car ces types de mouvement font tache d’huile et ont des implications sur la cohésion et la stabilité nationale.
contrairement au calendrier des rendez-vous annoncé avant-hier et sur lequel le RND figure en première position, le parti de Aït Ahmed a préféré en fin de compte de commencer ces rencontres de consultations informelles par le FLN, «le plus important parti en Algérie à plus d’un égard», à ses yeux. En réponse à l’initiative du FFS, Saâdani indique que la position du FLN est connue par tous: mettre en place une sorte de gouvernement d’unité nationale ou gouvernement d’union nationale constitué des principaux partis, voire de la majorité des partis politiques et ce pour instaurer un changement de l’intérieur du système».
Une invitation à peine voilée au FFS pour accepter d’ intégrer le gouvernement. Amar Saâdani qui a rappelé la lettre envoyée à Aït Ahmed il y a un an, a réitéré également son appel à la concertation en direction de tous les partis politiques. «Au FLN, nous accordons beaucoup d’importance à la concertation et à la coordination entre les partis politiques», a-t-il affirmé.
Pour l’homme fort du FLN, «le président de la République est doté d’une légitimité incontestable». «Le peuple a décidé. Le FLN ne discute pas dessus. Ce qu’on demande c’est de dialoguer (…) On veut un gouvernement dans lequel tout le monde participe». Une proposition à propos de laquelle, Mohand Amokrane Chérifi a fait savoir que «tant que le chef historique est en vie, le FFS n’entrera jamais au gouvernement».
Dans son exposé devant la majorité des membres du bureau politique du FLN, soit 10 sur 15, l’ancien ministre du Commerce dira: «La participation à ladite conférence qui dépend d’une volonté politique de dialoguer permettra de marginaliser toutes sortes d’extrémismes et la rencontre entre le FFS et le FLN constitue une révolution politique et un signal symbolique très fort à la fois sur le plan national et international.»
Le résultat de la conférence qui se déclinera probablement en deux phases, donnera une nouvelle impulsion aux réformes politiques et permettra même «à ceux qui n’ont pas participé au premier round de consultations autour de la révision constitutionnelle de présenter leur proposition», dixit M. Chérifi.
«Il y a tout à gagner dans ce dialogue puisque on aura focalisé les travaux non pas sur le passé et non pas le présent, mais sur l’avenir avec l’évolution de la société et les changements dans le monde pour la préparation d’une nouvelle étape chère à Aït Ahmed» indique-t-il.
Le risque de ne pas participer risque d’être décrédibilisé devant l’opinion publique. Le cadre de cette conférence, a-t-il indiqué «est inclusif, sans préalable, participatif, transparent et neutre sans ordre du jour ou programme établi à l’avance et permet à chaque participant de prendre la parole, de présenter sa proposition sur le plan politique, économique, social et sécuritaire en s’abstenant de critiquer celle des autres pour contribuer à la construction d’un consensus national».
Cette conférence se déroulera en deux phases dont la première est consacrée aux prises de parole avec proposition et la deuxième visant à établir la matrice de consensus et ne se tiendrait que s’il ressort des éléments de convergence lors de la première phase. La participation aux premières rencontres n’engagerait pas les acteurs à participer à la deuxième phase, a-t-il rappelé.