La société nationale des transports ferroviaires fait face actuellement à des diff icultés f inancières considérables. Les deux débrayages successifs observés récemment par des cheminots excédés, en disent long sur la situation.
Déf icitaires depuis un moment déjà, la dette de la SNTF s’élèverait à quelques 15 Milliards de DA selon ses responsables. Pour lui permettre de continuer à rouler, l’état a bien décidé l’an dernier de geler cette dette, en vertu d’une opération d’assainissement entreprise pour sauver la SNTF, mais la situation n’en reste pas moins diff icile.
Au gel de la dette, il faut ajouter 4 Milliards de DA de découvert cumulés depuis, tout ceci pour un capital qui ne dépasse pas les 10 Milliards de DA au jour d’aujourd’hui. Pire encore, l’endettement et le découvert accumulés engendrent d’autres embarras bien plus handicapants pour une entreprise de transport. Tributaires de la banque y compris pour dédouaner des pièces de rechange, son parc roulant est aujourd’hui en grand danger, et beaucoup de locomotives qui sont immobilisées.
Un retard de plusieurs années a été accumulé au registre de l’entretien, si bien que «65 % de locomotives affectées au fret sont à l’arrêt faute de maintenance adéquate» rapporte le site Maghreb Emergent. Pourtant les subventions de l’Etat à la SNTF, n’ont cessé d’augmenter. Elles sont ainsi passées de 2,5 milliards de dinars à 8 milliards de dinars. Une somme encore insuff isante, pour un service public de cette envergure.
IL FAUT SAUVER LA SNTF!
Pour sortir de cette situation, le PDG de l’entreprise publique a estimé que la SNTF a besoin d’au moins 30 milliards de dinars, dont 8 milliards de dinars de liquidités, pour retrouver son équilibre.
Invité jeudi sur les ondes de la radio chaîne 3, et repris par de nombreux medias, dont le site Maghreb Emergent, M. Mourad Benameur a expliqué que , cette somme permettrait de compenser le déf icit sur certaines lignes et de prendre en charge totalement l’entretien du matériel roulant et des installations.
Du coté des pouvoirs publics, un plan (un autre) de restructuration va être vraisemblablement lancé incessamment pour sauver l’entreprise publique. Si aucun détail n’a filtré du ministère des finances ou se joue l’avenir de la SNTF, le PDG de l’entreprise a pour sa part pris les devants en défendant publiquement l’idée d’une reconstitution du capital social de l’entreprise.
Une opération qui permettrait selon lui, de disposer à la fois d’un fond de roulement positif, de couvrir les charges d’exploitation ainsi que de rembourser les dettes. Le plan sera toute fois discuté au niveau d’un conseil inter ministériel prévu avant la f in 2010.
H. Raouf