L’addiction au kif ça se soigne
423 de ces toxicomanes ont été transférés dans les centres de cure de désintoxication d’El Mohammadia (Alger), et Frantz-Fanon (Blida) pour y être traités.
La police ce n’est pas seulement la répression des malfaiteurs, c’est aussi la sensibilisation et le travail de proximité! C’est dans ce sens qu’a été organisée, avant-hier, à l’état-major de Bab Ezzouar (banlieue est d’Alger), une journée de sensibilisation sur la violence en milieux juvéniles et la consommation de stupéfiants chez les jeunes.
Le chef de sûreté de la wilaya d’Alger, le contrôleur de police Nouredine Berrached, a profité de l’occasion de ce séminaire pour donner quelques chiffres qui démontrent l’ampleur du travail de proximité que mènent les hommes dans la société, en général et les jeunes, en particulier.
C’est ainsi qu’il révèle que de 2012 à 2014, 841 toxicomanes ont été reçus, écoutés et conseillés par les éléments de la cellule d’écoute et de communication de la sûreté de la wilaya d’Alger. «423 d’entre eux ont été transférés dans les centres de cure de désintoxication d’El Mohammadia (Alger), et Frantz-Fanon (Blida)», rétorque-t-il avant de donner les détails de ces opérations de sensibilisation. «En 2012, 316 toxicomanee ont été reçus par nos services, 161 d’entre eux ont été transférés aux centres de cure de désintoxication pour être soignés.
En 2013, ce sont 260 jeunes reçus pour 120 transférés, alors qu’en 2014, ce sont 265 cas reçus pour 142 transferts», détaille-t-il avant de préciser que tout ce qui était dit entre les membres des équipes spécialisées de la police, qui sont plus des psychologues, était tenu par le secret et que les jeunes toxicomanes ne risquaient aucune poursuite judicaire. «C’est de la sensibilisation. On reçoit ces jeunes. On les écoute, on ouvre les débats avec eux, on essaye de les comprendre et surtout les conseiller pour essayer de les convaincre de se soigner afin de sortir de leur dépendance à la drogue», souligne le contrôleur Berrached pour montrer l’aspect humain de la chose. La Police nationale, en général et la sûreté de la wilaya d’Alger, en particulier, ont donc pris le taureau par les cornes avec ces opérations de proximité, qui visent en particulier les jeunes. Car, cette frange sensible de la société est la plus livrée à ces fléaux de société. A ce sujet, le contrôleur de police Berrached a tenu à donner les chiffres des affaires de drogue et de violence impliquant les jeunes mineurs, tous sexes confondus. «En 2013, les éléments de la sûreté de la wilaya d’Alger ont traité 566 affaires liées à la drogue. 694 mineurs étaient impliqués dont 50 filles.
En 2014, il a été traité 469 affaires, 569 mineurs étaient impliqués dont 40 filles», indique-t-il avant de passer aux chiffres qui concernent la violence juvénile. «En 2014, 4442 affaires de violence ont été traitées. Elles ont impliqué 5400 mineurs dont 214 filles», témoigne-t-il en avançant toutefois une baisse de 13% par rapport à l’année précédente. La moyenne d’âge de ces jeunes délinquants, selon toujours le même responsable, varie entre16 et 18 ans. Le chef de la sûreté de la wilaya d’Alger qui reconnaît de ce fait l’ampleur du phénomène, refuse néanmoins de dramatiser les choses.
Il estime que ce travail de proximité que mènent les services de sécurité apporte des résultats probants. «En plus de recevoir les jeunes toxicomanes, on mène des opérations de sensibilisations au niveau des établissements scolaires et centres de formation professionnelle. En 2014, on a mené plus de 750 campagnes du genre. On s’est aussi associé à plus de 268 mouvements associatifs pour aller encore plus vers les citoyens», atteste-t-il, non sans rappeler les opérations coup de poing menés contre les réseaux de trafic de drogue. «185kg de cannabis ont été saisis en 2014 au niveau de la wilaya d’Alger, ainsi que 402,02 grammes d’héroïne, 87.02 grammes de cocaïne, 8.3 grammes de crack, 5953 comprimés psychotropes de type Subitex, 938,75 comprimés d’extasie 83.441 autres comprimés, et 145 bouteilles d’une autre substance interdite», énumère-t-il, en soutenant que ces saisies démontraient que la wilaya d’Alger est plus une wilaya de consommateurs et de transit que de trafiquants.
«Les arrestations effectuées nous ont souvent mené vers des ramifications qui se trouvent en dehors de la wilaya d’Alger», poursuit-il avant de laisser les autres intervenants de cette journée de sensibilisation, qui a regroupé en plus des éléments de la Police nationale, des experts, la société civile et surtout les premiers concernés: les jeunes pour prendre la parole. Voilà donc comment la police prévient avant de guérir…