La tradition algérienne des jours d’Aïd sans commerces a été respectée

La tradition algérienne des jours d’Aïd sans commerces a été respectée

Les Algériens n’ont pas été vraiment surpris, l’Aïd cette année a ressemblé aux précédents. Les commerces sont restés fermés, les citoyens contraints à la débrouille. La loi, elle, a montré, une fois de plus, qu’elle n’est pas dissuasive.

Samedi, troisième jour de la fête de l’Aïd el fitr, beaucoup de commerces sont restés fermés, les boulangers en tête. Les Algérois ont eu de la peine à se procurer les produits essentiels comme le pain et le lait. Même constat dans plusieurs régions du pays au nord. Une virée dans plusieurs quartiers de la capitale confirme que les commerçants ont fait comme « ils veulent ».  Le SG de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Salah Souilah, contacté ce samedi, a reconnu que la permanence n’a été que faiblement assurée  notamment au niveau de la capitale. « Pour ce qui est du pain, nous avons relevé que 80% des boulangers sur tout le territoire national ont respecté les permanences. Hormis la capitale, Alger, où le problème des commerces fermés subsiste », estime M. Souilah. Selon lui, la loi « est là pour être appliquée » contre les commerçants récalcitrants.

Optimisme du ministre, scepticisme des citoyens

Une loi que son organisation professionnelle a saluée et soutenue. Il s’agit de la loi  04-08 fixant les conditions d’exercice des activités commerciales adoptée en grande pompe en mai dernier par le Parlement. Elle prévoit notamment le durcissement des sanctions à l’encontre des commerçants qui refusent d’assurer la permanence lors des jours fériés. Les contraventions peuvent aller de 50.000 à 300.000 DA et une fermeture pour une période de 30 jours pour ceux qui « grillent » la permanence obligatoire. Le nouveau texte précise que la liste des commerçants devant assurer la permanence durant les périodes et les jours fériés, est fixée par le wali. Les commerçants sont appelés par voie de conséquence à assurer un approvisionnement régulier des populations en produits et services de large consommation durant les congés. Force est de constater que cette injonction n’a pas été suivie par les intéressés. Le ministre du Commerce Mustapha Benbada, initiateur de la loi s’était montré confiant sur le respect des permanences par les commerçants.  Les citoyens, eux, avaient de bonnes raisons d’être sceptiques. Les longs jours de l’Aïd sans boulangeries, épiceries et marchands de légumes sont devenus une « tradition », une « constante ». « Les éléments des DCP (directions du commerce) ont envoyé leurs éléments s’enquérir du respect des permanences par les commerçants. Et il leur appartient d’infliger les sanctions à ceux qui ne se conforment à la loi », relève Salah Souilah.