La Tunisie fait payer les transporteurs algériens: La nouvelle taxe de la discorde

La Tunisie fait payer les transporteurs algériens: La nouvelle taxe de la discorde

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La nouvelle taxe, estimée à 14 000 DA, servira à «couvrir les coûts d’acquisition et de maintenance des scanners».

«L’article 42 de la loi de finances 2018 a instauré un droit de scannage des conteneurs, estimé à 200 dinars (tunisiens, ndlr) et payé automatiquement à travers la souscription d’une déclaration «UC» relative aux unités de charges», ont expliqué les douanes tunisiennes, via l’agence de presse tunisienne TAP. Cette taxe équivaut à 14.000 DA et concerne les transporteurs de marchandises algériens. Ce «droit de scannage» concerne aussi «les unités de charges importées à travers les ports tunisiens sous le régime transit et orientées vers les passages frontaliers terrestres».

Cette mesure sera appliquée à tous les passages frontaliers équipés de scanners, et sera «appliquée progressivement» dans les autres passages frontaliers «en parallèle avec la mise en place des scanners spécifiques aux unités de charge», précise le communiqué publié par les douanes tunisiennes. Selon ces dernières, «cette procédure a été mise en place pour faciliter la vérification des cargaisons transportées par les véhicules entrant sur le territoire tunisien, qui auparavant pouvait prendre plusieurs jours», a expliqué Haythem Zannad, leur porte-parole, avant d’ajouter que «les douanes tunisiennes espèrent renforcer la sécurité des frontières et limiter toute importation de contrebande ou de produits illégaux». Cette taxe ne concerne évidemment que les poids lourds, et que «les bus et les véhicules touristiques sont exempts de cette imposition».

La Tunisie ne prendrait pas le risque de mécontenter le million de touristes algériens qui la visitent tous les ans. Le pays ne se relèverait pas d’un boycott de la destination Tunisie de la part des Algériens, surtout que ces derniers ne l’ont pas désertée même en période de troubles. Cette mesure représente néanmoins un pas en arrière dans l’avancée vers une zone de libre-échange, qui était la suite logique de l’accord commercial préférentiel. Elle constitue également un frein à la réalisation de tout projet d’intégration économique maghrébine. Cette taxe de 200 dinars tunisiens vaut-elle le coup au vu des volumes commerciaux échangés par les deux pays? Des mesures de rétorsion de la part de l’Algérie pourraient creuser encore plus le déficit de la balance commerciale que connaît la Tunisie dans ses échanges bilatéraux.

Espérons que la bienveillance reste de mise entre les deux pays.