Les chiffres recensés en 2021 concernant le féminicide en Algérie sont alarmants et cela inquiète de plus en plus les militants pour les droits de la femme. Ce fléau a même frappé un pays voisin, la Tunisie, où un Algérien à poignardé à mort une femme tunisienne enceinte.
Selon le média tunisien realite.com, une mère de quatre enfants et enceinte du cinquième, originaire de la ville de Sidi Bouzid a été violemment assassinée dans la soirée du dimanche 20 février 2022. Le meurtrier, un jeune homme algérien, a poignardé la femme enceinte à coups de couteau dans plusieurs zones de son corps, la laissant gésir dans une mare de sang. Il a également essayé de poignarder l’époux de la défunte et sa sœur.
Selon la même source, les forces de sécurité ont été alertées et une opération de ratissage a permis d’arrêter le tueur en peu de temps et de saisir l’arme du crime. Le corps de la victime a été transporté à l’hôpital régional de Sidi Bouzid pour être autopsié. Une enquête a également été lancée afin de déterminer les circonstances de ce drame sanglant.
Féminicide en Algérie : toutes ces femmes enceintes assassinées
Même si cette fois l’auteur du crime n’est peut-être qu’un délinquant, nombreuses sont les fois où des femmes enceintes, d’Algérie ou d’ailleurs, ont été tuées par leurs maris. Plusieurs exemples peuvent être cités, comme le cas d’Alwa Samra, une jeune femme de Batna, mère de quatre filles et enceinte de la cinquième. En effet, cette dernière a été sauvagement brûlée vive par son mari en juillet 2021, pour n’avoir donné naissance qu’à des filles.
Comme le rapporte tv5monde.com, en août 2021, c’était au tour de Ikram de Blida, âgée de 19 ans, enceinte et mère d’un garçon, d’avoir la vie ôtée par son mari. Peu après, à Beni Messous, Asmaa, âgée de 30 ans et attendant un bébé, a connu le même sort, entre les mains de son époux. Juste avant elle, à Guelma, une autre femme âgée de 28 ans, enceinte et mère de deux petites filles, a été battue à mort par son conjoint.
Un meurtre encore plus barbare a été enregistré ce mois-ci à Tlemcen, où une femme enceinte a péri après avoir reçu plusieurs coups de “cintre” à la tête assénés par son mari.
Violences à l’égard des femmes : que dit la loi algérienne
La loi contre les violences faites aux femmes n’a été adoptée qu’en 2016, en Algérie. Cependant, le Code Pénal, comporte toujours une « clause de pardon », donnant à l’agresseur la possibilité d’obtenir l’impunité. Cette mesure permet d’abandonner les poursuites si la victime accorde le pardon à son agresseur.
Il y a également la notion du « crime d’honneur », qui serait excusable lorsque la personne ayant commis le meurtre surprend son conjoint en flagrant délit d’adultère, et ce, même sans témoins oculaires.
De son côté, la directrice d’Amnesty Internationale en Algérie a dénoncé ce qu’elle a appelé “l’inertie” des autorités face à ce genre de crimes. En effet, elle a appelé à ce que les Algériennes aient accès à la justice en toute sécurité et qu’elles reçoivent l’aide dont elles ont besoin.