La Tunisie toujours en pleine paralysie politique

La Tunisie toujours en pleine paralysie politique

L’impasse politique en Tunisie ne laisse entrevoir aucune issue immédiate, tant le parti islamiste au pouvoir et l’opposition campent sur leur position. Jeudi 15 août, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a une nouvelle fois rejeté l’idée d’un gouvernement non partisan, composé uniquement de technocrates.

Il s’est en renvanche dit ouvert à la formation d’un gouvernement d’union nationale, à condition que tous les partis y soient représentés, seule solution, selon lui, « pour résoudre les problèmes politiques et économiques » du pays.

Mardi 13 août, des milliers de manifestants hostiles à Ennhada avaient réclamé la démission du gouvernement ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC), craignant que la nouvelle Constitution et la nouvelle loi électorale en cours d’élaboration ne consolident la mainmise des islamistes sur le pays.

AUCUNE FEUILLE DE ROUTE

Depuis l’assassinat du député d’opposition Mohamed Brahmi en juillet, qui suivait celui d’un autre opposant, Chokri Belaïd, en février, la Tunisie est paralysée politiquement. Les discussions entre la puissante centrale syndicale UGTT et Ennahda n’ont rien donné. Tout comme la médiation américaine, par l’intermédiaire de son ambassadeur, Jacob Walles, incapable de fixer une feuille de route de sortie de crise.

Le président de la République, Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes aupouvoir, essaie tant bien que mal d’imposer un cabinet « d’unité nationale », pour l’instant sans résultat. Il espère que l’ANC puisse « reprendre ses travaux » après une semaine d’interruption afin de doter le pays d’une nouvelle Constitution le plus rapidement possible et « fixer la date des élections ».