Les mamans algériennes ont bien compris, et ce depuis de nombreuses années maintenant, combien il est important de vacciner leurs bébés. Ainsi, les maladies qui faisaient des ravages parmi les enfants en bas âge ont presque totalement disparues. C’est le cas du typhus, du tétanos, de la rubéole,…la rougeole passe presque inaperçue alors qu’elle tuait presque à coup sûr.
Les responsables du ministère de la Santé algérien, suivant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a mis en place un calendrier de vaccination qui débute le jour de la naissance et qui suit l’individu tout au long de sa vie.
Le carnet de santé, qui est remis à la maman avant même que l’enfant ne soit né, et ce afin que soient recueillis les éléments du suivi pré-natal, permet de constater le respect de ce calendrier de vaccination qui doit être complété, sans quoi l’enfant ne serait pas admis dans un milieu de vie en collectivité, tel que l’école par exemple. Le carnet de santé permet de s’assurer que l’enfant a été correctement vacciné et qu’il n’est pas susceptible d’être porteur d’une maladie contagieuse, qu’il pourrait transmettre à ses camarades.
Si l’on ne peut que se réjouir de ce grand progrès qui a permis à des générations d’enfants de vivre longtemps et en bonne santé, il y a tout de même un point noir qui ne cesse de prendre de l’ampleur : le manque grandissant de vaccins, notamment dans les grandes villes. Dans les grandes agglomérations, dont Alger bien sûr, la pression démographique est telle que les autorités n’arrivent pas à combler la forte demande de vaccins. La conséquence est que les parents courent d’un EPSP (polyclinique) à un autre pour savoir si les fameux vaccins sont disponibles.
Cela entraîne des retards de vaccination pour de nombreux enfants, voire pas de vaccination du tout dans certains cas extrêmes. Des mamans pensent qu’il n’est pas grave de ne pas vacciner, « il ne va pas en mourir ! ». Malheureusement, cela pourrait arriver. Dans certaines régions, on entend parler du retour de maladies que l’on croyait vaincues pour toujours comme le choléra et même la peste.
L’autre gros inconvénient de ce manque de vaccins est que les cliniques et les cabinets médicaux privés se sont emparés de ce marché et proposent jusqu’à 2 000 dinars des vaccins qui normalement ne devraient rien coûter aux parents. Ces derniers sont prêts à payer ce prix pour s’assurer de la bonne santé de leur enfant, les profiteurs l’ont bien compris. Les privés ne sont jamais à court de vaccins alors que la pénurie peut durer pendant des semaines dans le secteur public de la Santé.
Les autorités ne cessent de promettre une résorption rapide de ce problème, mais force est de constater qu’il perdure au-delà du raisonnable et de l’acceptable. Nous ne pouvons que conseiller aux parents de rester très vigilants et de ne jamais négliger de vacciner leurs enfants, même si cela doit profiter à certaines personnes peu scrupuleuses. On ne joue pas avec la Santé.