Un gros plan sur un secteur qui échappe au contrôle de l’Etat. Il s’agit de la vente à domicile.
En plein essor, la filière emploierait même, aujourd’hui, plus de 100 000 personnes en Algérie. Le porte-à-porte, ce mode de vente, vient des Etats-Unis après la crise de 1929 qui a frappé l’Amérique.
Des colporteurs et des camelots se ruaient alors sur les maisons pour vendre, parfois à n’importe quel prix, des marchandises et des produits souvent avec échéances à des foyers frappés de plein fouet par la crise.
Le phénomène a pris, depuis, une ampleur considérable dans le monde. Aujourd’hui, ce genre de vente existe chez nous, où des milliers de personnes proposent tous genres de produits dans l’enceinte même de leurs foyers. La vente à domicile, appelée aussi vente directe, est devenue une tendance chez beaucoup d’Algériens.
Dans les maisons, des femmes proposent à leurs voisines ou amies des vêtements et des produits cosmétiques venus de l’étranger, tandis que d’autres jeunes personnes ont loué des surfaces à l’intérieur des maisons parentales pour vendre plein d’objets et de marchandises.
Sur le site Ouedkniss, très prisé par les Algériens, beaucoup de vendeurs à domicile proposent, photos à l’appui, des vêtements, des détergents, des cosmétiques et autres produits des prix imbattables par rapport à ceux proposés dans les boutiques. Ces vendeurs à domicile échappent à tout contrôle de l’Etat et, surtout, ne payent aucun centime aux impôts.
Les solutions « express » de DHL, UPS, Fedex et autres
Courrier rapide, expédition, dépôt de soumission, retrait de cahiers des charges, messagerie express, transport de marchandises sur toutes destinations, livraison à travers le territoire national 7/7 et 24/24, transport express de courriers et de colis, voilà quelques tâches qui sont assurées par des sociétés de transport de marchandises. DHL, Fedex, Algérie Courrier, UPS sont là quelques noms de sociétés de transport de marchandises et de courriers qui se sont imposées sur le marché national.
Des sociétés de renom auxquelles les Algériens s’adressent régulièrement pour transférer des colis, des documents, parfois sensibles, et des cadeaux vers des destinations outre-mer. Les retards enregistrés, il y a quelques décennies, dans la réception du courrier explique l’engouement pour les services qui proposent l’acheminement en un temps court.
Plusieurs sociétés visées dans cette prestation de service ont été créées, dont DHL Express Algérie, Alger speed et de nombreuses autres qui, par le déploiement de certains moyens comme des motocyclettes et par les efforts fournie pour satisfaire les citoyens, tentent de « battre le record » de rapidité en matière d’acheminement de courrier.
Il ne s’agit pas seulement de lettres et de mandats, mais également de colis que les prestataires proposent d’acheminer, à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire national. Cette activité s’est développée dans notre pays pour concerner également le retrait et le dépôt de cahiers des charges, la distribution de cartes d’invitation et l’acheminement d’objets de valeur, chèques, contrats.
Ces sociétés intéressent de nombreuses personnes qui pour faire acheminer une lettre en urgence, qui pour faire parvenir un colis dans les meilleurs délais ou encore pour assurer l’arrivée de cartes d’invitation en un laps de temps court. « Imaginez qu’une société cherche à organiser pour ses cadres un colloque dans quelques jours et que les participants habitent à des centaines de kilomètres, dans des lieux où la téléphonie et le fax sont indisponibles.
Nous nous chargeons d’acheminer ces invitation en un laps de temps court », dira un fonctionnaire de l’une des sociétés spécialisées dans l’acheminement du courrier.
Nombre de ces sociétés proposent également d’assurer des courses et des achats en un temps court. « C’est pour les gens qui, occupés ailleurs ou immobilisés par une infirmité, ne peuvent pas effectuer ces démarches eux-mêmes. Nous leur proposons cette prestation de service », ajoute ce fonctionnaire.
Même chose quand vous voulez acheter un billet d’avion et que vous ne pouvez, pour une quelconque raison, effectuer le déplacement jusqu’à l’agence d’une compagnie aérienne. Nombre de ces sociétés proposent cette prestation de service.
« Les gens sont de plus en plus nombreux à faire appel à nous pour différentes prestations, notamment l’achat de billetterie et autres prestations de service », ajoute ce fonctionnaire. « Nous travaillons avec les citoyens, les institutions, les ambassades, les banques, les aéroports, les ports et l’administration », note-t-il.
Les sociétés d’acheminement de courrier et de colis n’activent pas uniquement en Algérie, mais également vers l’étranger, comme le fait DHL International Courrier Algérie. « Toute la différence est que le courrier est, cette fois, acheminé vers l’étranger. Il s’agit pour nous d’assurer une place pour le courrier et les colis à bord des avions et des bateaux vers les pays concernés.
Ce sont des démarches et une location d’espace auxquelles nous recourons au bénéfice des personnes qui nous sollicitent », explique un fonctionnaire de l’une des sociétés qui font dans cette prestation de service. La concurrence s’est installée dans ce domaine dans notre pays. Des sociétés étrangères faisant dans cette prestation de service se sont installées en Algérie où le marché est prometteur. Le groupe allemand DHL est installé dans notre pays depuis 1994. L’opérateur américain UPS l’est depuis 2003.
Gare aux objets volés vendus sur la Toile
Aujourd’hui, les sites Web spécialisés dans la vente et l’achat de produits, de maisons, de véhicules et de diverses marchandises ont connu un boom en Algérie. Derrière ce grand marché se cache un vaste plan d’escroquerie qui vise les acheteurs, sans que les particuliers se rendent compte de cela.
Combien de clients ont été victimes d’une arnaque via les sites de vente sur Internet ? Il s’agit, selon un gendarme enquêteur, de plusieurs centaines. « Oui, la vente sur Internet est devenue un refuge sûr pour des milliers d’escrocs, étrangers ou nationaux. C’est pour cela que nous appelons les consommateurs à être prudents. En revanche, nous avons ce qu’en appelle des patrouilles mobiles qui surveillent chaque objet vendu via les réseaux sociaux en particulier et en général sur la Toile. Sur ce plan, nous avons réussi à démanteler plusieurs réseaux nationaux et internationaux suite à des enquêtes menées sur les sites Web de ventes et d’achats », explique-t-il.
Par ailleurs, les pièces antiques enfouies sous les sites archéologiques du pays sont de plus en plus ciblées par des réseaux de trafiquants bien structurés qui recourent aux sites de vente sur Internet pour écouler leurs marchandises.
Une véritable fortune à chasser, dont le gain se chiffre par dizaines de milliards de centimes. En onze ans, pas moins de 11 000 pièces volées par des trafiquants sont récupérées par les gendarmes, suite aux enquêtes menées sur les réseaux sociaux.
Une récente affaire traitée par les gendarmes d’Alger en est un parfait exemple. En effet, les gendarmes de la section de recherches de Rouiba ont avorté, il y a quelque temps, une tentative de trafic de 28 pièces d’antiquité de très grande valeur à l’est d’Alger, suite à l’arrestation de deux dangereux trafiquants, un propriétaire de magasin de vente d’anciens meubles, sis rue Didouche-Mourad, Alger et son fournisseur, originaire de Rouiba, le nommé A.F.
La boutique en question proposait des antiquités sur les réseaux sociaux et même sur les sites Web spécialisés dans la vente par Internet. L’enquête des gendarmes a permis de localiser une personne qui faisait l’intermédiaire avec son complice, un commerçant d’antiquités sis à la rue Didouche-Mourad.
Suite à ces premiers tuyaux, les gendarmes se sont rendus à ce magasin où ils ont découvert plusieurs objets de grande valeur qui remontent au XIXe siècle avec des fiches techniques, que le propriétaire de la boutique proposait à la vente pour des clients très spéciaux.
Parmi les anciens objets découverts il y avait des sabres qui remontent à une ancienne époque ainsi que des statuettes du XIXe siècle. Suite à cette découverte, les éléments de la section de recherches ont arrêté le propriétaire du magasin. Passé à l’interrogatoire, ce dernier a fini par passer aux aveux en dévoilant le nom de son fournisseur.
Il s’agit d’une jeune personne demeurant dans la commune de Rouiba. C’est de chez cette personne que les objets d’antiquité portaient pour atterrir dans le magasin cité ci-dessus et qui, par la suite, sont vendus pour des clients étrangers, notamment des Européens via Internet (photos et prix envoyés par emails aux clients).
Ce fournisseur a été interpellé suite à une souricière qui lui a été tendue au centre-ville de Rouiba. Il a été arrêté en possession d’une épée très ancienne et de plusieurs échantillons de fiches montrant les photos et l’historique de plusieurs objets d’antiquité, utilisés pour les montrer à ses clients afin d’arriver à conclure un marché.
Un marché qui consistait à vendre ces objets contre des sommes d’argent considérables.
Son arrestation, en flagrant délit, a permis de mettre à nu plusieurs secrets. En effet, le dénommé A.F s’est avéré être un vieux « routier » dans le trafic d’objets anciens. Il faisait cela depuis des années.
Au cours de son parcours, il a vendu plusieurs objets de valeurs via la Toile, notamment des épées haut de gamme qui remontent au XIXe siècle. Son interrogatoire a permis aux enquêteurs d’avoir d’autres détails intéressants.
Ce trafiquant notoire a avoué qu’il réceptionnait des objets d’antiquité d’une autre main et lui ne faisait que les vendre, à son tour, au profit du propriétaire du magasin de Didouche-Mourad et gagner ainsi sa part d’argent.
Concernant le propriétaire du magasin, ce dernier a avoué, aussi, qu’il avait déjà acheté deux anciennes épées auprès de son fournisseur de Rouiba et que d’autres objets très anciens, provenant également de la même personne, étaient vendus dans sa boutique.