Les Algériens devront débourser davantage pour leur consommation de viande rouge durant le mois sacré de Ramadan.
En effet, les prix de la viande bovine et ovine importée devraient connaître une légère hausse. Les consommateurs devront ainsi s’acquitter d’un montant compris entre 1300 et 1800 dinars algériens le kilogramme.
Plus précisément, le prix du kilogramme de viande bovine devrait osciller entre 1350 et 1400 dinars, tandis que celui de la viande ovine est estimé entre 1700 et 1750 dinars.
La viande ovine importée d’Espagne s’avère être la plus onéreuse, avec un prix se situant entre 1850 et 1900 dinars le kilogramme. À l’inverse, la viande roumaine est proposée au prix le plus bas, à 1700 dinars, tandis que celle d’Italie est légèrement plus élevée, entre 1700 et 1750 dinars.
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Afin de garantir un approvisionnement suffisant et de maintenir les prix à un niveau raisonnable, les autorités algériennes ont mis en place un dispositif d’importation massif de viande rouge. Au moins trois navires chargés de viande arrivent chaque semaine dans les ports algériens, transportant des quantités importantes destinées à la consommation nationale.
Au total, ce sont 170 opérateurs économiques qui sont chargés de l’importation de ces 28 000 tonnes de viande rouge, dont 13 000 tonnes de viande blanche. Les principaux pays fournisseurs sont :
- La Pologne,
- L’Espagne,
- Le Brésil,
- La Roumanie.
En parallèle de ces importations, les autorités algériennes ont confié à des entreprises publiques, telles qu’ALVIAR et SERPA, la tâche d’importer entre 15 000 et 20 000 tonnes de viande blanche. L’objectif est de maintenir une offre abondante sur le marché et de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
Pourquoi l’Algérie ne parvient-elle pas à assurer une autosuffisance en viande rouge ?
Lors d’une rencontre régionale consacrée à la modernisation de l’engraissement des veaux et à la valorisation de la viande de bœuf, tenue à Sétif, le président de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), Mohamed Yazid Hambli, a souligné l’importance de relever les défis majeurs qui entravent le développement de la filière bovine.
S’exprimant devant plus de 250 agriculteurs, des représentants de chambres d’agriculture de 16 wilayas de l’Est et des partenaires du secteur, Hambli a mis en avant la rareté des ressources en eau, la hausse des coûts des aliments pour bétail et la dégradation des pâturages comme les principaux obstacles à surmonter.
Selon lui, la création d’un marché de gros de la viande répondant aux normes internationales constituerait une avancée majeure pour réguler le marché, établir un prix de référence transparent et favoriser une concurrence loyale entre les acteurs. Cette mesure permettrait non seulement de réduire les prix et de les stabiliser, mais aussi de renforcer le développement du secteur de l’élevage et d’assurer son autonomie à long terme.
Technologies, formation et soutien politique : Les leviers d’un élevage moderne
Hambali a également insisté sur la nécessité d’investir à long terme dans les technologies modernes, en commençant par l’amélioration des races locales, l’adoption de techniques scientifiques avancées et de systèmes d’engraissement performants. Le recours à l’intelligence artificielle pour analyser les données de production et optimiser la distribution, ainsi que la formation des éleveurs aux dernières pratiques en matière d’élevage bovin, sont autant d’axes à privilégier.
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La loi de finances 2025, qui prévoit l’exonération des droits de douane sur l’importation de viande rouge et blanche, a été saluée par Hambli comme une mesure concrète pour réduire les prix et stabiliser le marché. Cette décision devrait alléger les charges pesant sur tous les acteurs de la filière.
En somme, cette rencontre a mis en lumière les enjeux de la filière bovine en Algérie et les actions à mener pour la développer. La modernisation des pratiques d’élevage, l’investissement dans les technologies et le soutien politique sont autant d’éléments clés pour assurer l’avenir de ce secteur.