La victoire, rien que la victoire !

La victoire, rien que la victoire !

Aujourd’hui, c’est le grand jour. Le Loftus Versfeld Stadium situé dans le quartier de Sunyside au nord-est de Pretoria-Tshwane abritera le match de vérité pour l’équipe d’Algérie.

Face aux Etats-Unis, le onze national est condamné à la victoire s’il veut réussir la grande prouesse. Celle de passer pour la première fois dans l’histoire du football national au second niveau de la compétition phare du ballon rond mondial.

L’Algérie au second tour de la Coupe du monde, un rêve qui pourrait s’avérer réalité palpable ce soir et déclencher une joie incommensurable dans le pays.

C’est l’oreille tendue vers le Nelson Mandela Bay Stadium à la «Friendly City» Port Elizabeth que les milliers de supporters algériens suivront cet Algérie – Etats-Unis qui pourrait faire date. Le résultat d’Angleterre-Slovénie se jouant en même temps aura son importance dans le classement final. Celui qui définira les deux heureux élus pour la suite de l’aventure.

En attendant, le Mondial sud-africain n’est point avare en surprises et retournements de situation. Les grandes nations du football ne dominent plus leurs vis-à-vis moins nantis avec la facilité déconcertante d’antan. Voir une équipe africaine aller le plus loin possible est un désir largement partagé ici.

De quoi vous rappeler qu’on est bel et bien en Afrique. Au fur et à mesure que la Coupe du monde avance dans le temps, le visiteur se rend compte que l’Afrique du Sud possède des potentialités économiques sans faille. Les difficultés existent mais le pays a du ressort. On comprend mieux comment la FIFA a daigné octroyer l’organisation de cette grande fête du football mondial au pays de Mandela. Combien de pays africains possèdent les prédispositions pour accueillir un tel événement ? L’écart est tellement profond qu’il est loisible d’affirmer que les postulants sont loin d’être nombreux. Le quartier étudiant de Hatfield se trouve à deux kilomètres du stade de la ville des «Jacarandas» (autre nom de Pretoria).

C’est devenu le lieu de rassemblement des fans des Verts. On ne fait plus deux pas sans entendre les chants et hymnes dédiés à la sélection algérienne. «A nous les Américains !» clament les amoureux des «Desert Fighters» nom adopté par les medias sud-africains pour l’équipe nationale algérienne. Les plus curieux des supporters ont profité de la journée d’hier pour visiter le parc zoologique de Pretoria, un des plus impressionnants de la planète. Le Mondial est partout. Une voiture sur deux porte le drapeau sud-africain. Même les employés des banques arborent le fameux maillot jaune et vert des Bafana Bafana. Siège de la plus grande université au monde, Pretoria est une ville savoureuse. Le cosmopolitisme y est frappant.

Une véritable note de fraîcheur dans ce pays qui a connu les affres de l’apartheid. Sur Church Street, la plus longue avenue d’Afrique du Sud (26 km), c’est la grande animation, la présence permanente du drapeau algérien parmi les autres remplit de fierté les supporters des Verts. Ces derniers sont tous mobilisés pour la grande parade dans l’enceinte du Loftus Versfeld à la capacité de 50 000 places.

Les voitures louées flanquées du drapeau national sillonnent les rues de la vaste capitale sud-africaine. Les supporters américains sont annoncés plus nombreux. Plus riches et plus habitués aux grandes virées touristiques.

Cependant, les cohortes de fans yankees sont plus constituées de touristes en mal d’évasion que de passionnés qui ont le football dans le sang. Face aux nombreux Anglais, les supporters des Verts ont impressionné par leur vigueur et leur hargne. Cet après-midi, ils se disent prês à relever le grand défi. Un seul objectif : arracher la qualification.

L’envoyé spécial à Pretoria Moumene Belghoul