La vidéo-arbitrage pour faire face aux erreurs en cascades

La vidéo-arbitrage pour faire face aux erreurs en cascades

Les erreurs d’appréciation des arbitres lors du Mondial sud-africain de football ont été tellement nombreuses, flagrantes et décriées qu’elles ont poussé la Fédération internationale à sortir de son mutisme et les acteurs de ce jeu à revendiquer plus de justice.

Face à l’indignation mondiale, le président de la Fifa, le Suisse Joseph Blatter, n’a pas trouvé mieux que de présenter des excuses aux Anglais et aux Mexicains victimes des erreurs d’arbitres lors des 8es de finale contre respectivement les Allemands et les Argentins. En guise de réponse les Anglais l’ont remercié alors que les Mexicains se sont contentés de baisser la tête, une manière de désapprouver sa démarche et surtout leur élimination de la sorte.

Loin de consoler les éliminés, le président de la Fifa, toujours hostile à l’introduction de la vidéo dans l’arbitrage des rencontres « pour garder l’aspect humain du jeu’’ est devenu, à l’issue de ces incidents, plus conciliant en annonçant la remise sur le tapis du débat sur la vidéo.

« Il est évident qu’après ce que nous venons de vivre, ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l’aide par la technologie en juillet à Cardiff », lors de la prochaine réunion de la Fifa les 21 et 22 du mois en cours, a-t-il dit en précisant que « seule l’utilisation de la technologie sur la ligne de but’’ sera discutée et rien d’autre. C’est-à-dire qu’il a exclu le recours à la vidéo dans les positions de hors jeu, les buts de la main et autres fautes graves des joueurs sur le terrain.

Malheureusement lors de ce Mondial et de ses éliminatoires plusieurs fautes graves ont été commises sans pour autant qu’elles ne soient signalées par les arbitres. En plus du but injustement refusé à l’Anglais Franck Lampard et un but hors jeu accordé à l’Argentine face au Mexique, il y a lieu de signaler le but du Français Henry qui s’était aidé de la main tout comme le Brésilien Fabiano, les expulsions injustes de l’Algérien Antar Yahia, du Brésilien Kakà et du Portugais Ricardo Costa.

Les acteurs du football, souhaitent vivement l’introduction de la technologie pour plus d’équité et expliquent que le temps nécessaire pour visionner une action ou un geste donné sera beaucoup moins long que celui engendré souvent par les palabres et autres contestations, après les erreurs d’arbitrage. C’est pour répondre à Blatter qui insistait dans ses arguments sur la perte de temps. Le sélectionneur anglais Capello a été le premier à sonner la charge, jugeant qu’il était « incroyable » que la Fifa continue de refuser de recourir à la technologie.

Ce but refusé, c’est un gros clin d’œil de l’histoire, avec les rôles inversés pour Anglais et Allemands, rappelant le but de Geoff Hurst en finale de la Coupe du monde 1966, contre l’Allemagne, qui nourrit la polémique depuis 44 ans. Le but avait été accordé, mais les images n’ont jamais permis de prouver qu’il était valable.

Pour sa part l’entraîneur portugais Carlos Queiroz, s’est déclaré « favorable à l’utilisation de certaines technologies » pour préserver la « crédibilité » du football. Néanmoins et en attendant la réunion de la Fifa son patron a précisé que deux systèmes censés valider le franchissement par le ballon de la ligne de but avaient déjà été testés, mais qu’aucun n’avait donné entière satisfaction. Il a en outre annoncé qu’ »un plan pour l’amélioration de l’arbitrage à haut niveau » serait dévoilé en octobre ou novembre.

Par : Mohamed Zemmour