L’IGPN ouvre une enquête après la diffusion sur YouTube d’une vidéo montrant deux policiers aux prises avec quatre individus.
Gaz lacrymogène, coups de matraques, injures… La vidéo d’une interpellation musclée qui s’est déroulée dimanche dans le quartier sensible de Joué-les-Tours, embarrasse la police. Si bien qu’une enquête de l’IGPN, la police des polices, a été ouverte, révèle Le Lab. Les deux policiers qui figurent sur la vidéo ont par ailleurs été convoqués par le procureur adjoint de la République de Tours, Bruno Albisetti, qui souhaite avoir leur « leur version des faits », selon 20 Minutes.
Près de 700.000 vues en 48h. C’est la diffusion lundi de cette vidéo sur You Tube qui a permis de révéler l’affaire. En moins de 48 heures, la vidéo filmée par des voisins a été visionnée près de 700.000 fois et déclenche un déluge de réactions outrées sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le mot clé « bavure » recense toutes les internautes qui font référence à cette affaire. Et les analyses divergent : « Il n’y a pas de #bavure : laissez la police faire son travail et rendez-leur le respect dont ils ont droit », commente un internaute. « C’est vrai que la vidéo #bavure ne flatte guère la police française. Mais on ne voit et ne sait pas tout, ne présumons donc de rien », tempère un autre.
La passagère accusée d’avoir mordu le policier. D’une durée de huit minutes, cette vidéo intitulée « Honte à la police française’ occulte le début de l’interpellation. Mais selon des informations de La Nouvelle République, les policiers ont été interpellés par les zigzags d’un véhicule comptant à bord pas moins de sept passagers. Sauf que le conducteur aurait refusé de se soumettre au contrôle d’alcoolémie. Et c’est là que la situation dégénère, selon le quotidien. L’un des passagères se serait montrée très agacée et aurait alors aurait essayé de voler la radio portable du policier, qui tentait de contacter des renforts. Cette même passagère aurait également mordu les fonctionnaires.
« Toujours les mêmes. Ils cassent les couilles ! ». La vidéo postée sur YouTube montre la suite des événements, c’est-à-dire les coups de matraques et les jets de gaz lacrymogène infligés par les policiers aux deux passagères qui tentaient d’empêcher les interpellations. « On va l’emmener, elle. Elle m’a mordu cette salope ! Toujours les mêmes. Ils cassent les couilles ! », lance-t-il à son collègue avant de placer l’une des jeunes femmes dans le véhicule de police. « Allez monte là-dedans toi connasse. Vas-y ferme ta gueule ! Tu casses les couilles. Putain si je pouvais… », poursuit-il.
Le passager écroué. Placé en garde à vue, le conducteur a été soumis à un test d’alcoolémie et présentait un gramme d’alcool par litre de sang lors de son interpellation. Faisant l’objet d’une fiche de recherche, il a été écroué à la maison d’arrêt de Tours, rapporte FTVi. De son côté, la jeune femme, elle aussi interpellée, sera jugée en octobre pour outrage et rébellion.
« Pas de place dans la police pour de la violence ». Côté enquête, le parquet de Tours s’est refusé à tout commentaire, n’ayant « pas encore vu la vidéo avec les policiers ». Manuel Valls a toutefois pressé les enquêteurs pour connaitre les circonstances de l’interpellation. « Il faut toute la vérité et toute la transparence. Je n’accepte pas les mots ‘Honte à la police française’. Il n’y a pas de place dans la police pour de la violence ou pour des propos qui n’auraient rien à voir avec l’idée que l’on se fait d’une police républicaine », a assuré Manuel Valls. Avant de conclure : « la police doit être irréprochable, l’immense majorité des policiers font un travail difficile et remarquable. »