La ville bouchonne et la circulation y est devenue problématique Quand la route est sous la loi des chauffards

La ville bouchonne et la circulation y est devenue problématique Quand la route est sous la loi des chauffards

Depuis moins d’une quinzaine d’années, le parc automobile de la wilaya d’Oran a littéralement explosé, à telle enseigne que la circulation à Oran-ville comme dans les principaux centres urbains de la wilaya, est devenue synonyme de calvaire.

Cette situation née de l’embellie financière, induite par l’augmentation des prix du pétrole que le pays a connue à partir des années 2000, a permis à des milliers d’Oranais à l’instar d’ailleurs de leurs concitoyens des autres régions du pays, d’accéder à ce moyen de locomotion qui n’est plus considéré comme un simple objet de luxe.

A la faveur donc de la prospérité qui a caractérisé l’économie du pays à partir de cette période, des corporations comme celles des enseignants, des fonctionnaires et autres cadres moyens de l’administration publique et des jeunes médecins, ont pu s’offrir leurs voitures grâce aux facilités de paiement accordées par les multiples concessionnaires de voitures qui ont investi ce créneau fort lucratif, d’une part et de l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, d’autre part. Le nombre de voitures en circulation estimé jusqu’à la fin des années 1990 à peine à quelques milliers, est passé aujourd’hui à plus de 400.000 unités avec tous les désagréments et surtout les transgressions flagrantes, voire criminelles du code de la route.

Des chauffeurs de plus en plus jeunes et de moins en moins respectueux des règles de conduite

L’accroissement du parc automobile dans une région où le réseau routier n’arrive plus à se hisser au niveau des nouveaux défis auxquels il est confronté, a donné lieu également à l’émergence d’une nouvelle race de chauffeurs que sont certains jeunes dont le comportement au volant frise l’insolence.

Il n’est pas rare en effet de nos jours de voir des chauffeurs dont certains sont à peine sortis de l’âge de l’enfance, au volant de gros bolides semant la panique sur les routes, le plus souvent sous l’emprise de produits hallucinogènes.

Le comportement des ces jeunes chauffards est encouragé en outre par les adultes dont une grande majorité n’hésite souvent pas à effectuer des manœuvres dangereuses dans des segments de routes où la vitesse est strictement limitée, alors que d’autres ne respectent ni la priorité, ni encore moins les règles élémentaires du code de la route.

Les conducteurs du tramway, eux qui subissent les comportements inciviques des chauffeurs depuis la mise en service de ce moyen de transport en 2013, en connaissent quelque chose.

Faut-il souligner dans ce contexte que durant l’année 2015, les services de sûreté de wilaya ont recensé pas moins de 600 cas d’infractions ayant eu pour théâtre le tracé du tramway.

C’est dire que tout le réseau routier est devenu un point noir dans une wilaya où le code de la route dont l’universalité est reconnue, a été tout simplement remplacé par la loi de la jungle.

Les policiers qui viennent de recenser dans la capitale de l’Ouest, une trentaine de points noirs, majoritairement recensés au niveau des giratoires, devraient revoir leur calcul, mais surtout faire preuve de plus de fermeté à l’encontre des chauffards qui ont transformé nos routes en tombeaux.

Sinon, comment expliquer que les boulevards périphériques, notamment le 4ème, réalisés dans le but de fluidifier la circulation, sont devenus des points aussi noirs que le rond-point d’El Morchid, ou celui dit de La Pépinière, ou encore celui de la cité Djamel.

Belhouari Salim