« La visite », primé dans plusieurs festivals dans la région et dans le monde, n’a pas laissé insensible le public venu nombreux au Palais de la culture, Mohamed-Laïd-Al-Khalifa, à Constantine, apprécier cette belle œuvre du réalisateur tunisien, Naoufel Saheb Tbaâ
Drame psychologique d’une haute teneur, le dernier film « La visite », primé dans plusieurs festivals dans la région et dans le monde, n’a pas laissé insensible le public venu nombreux au Palais de la culture, Mohamed-Laïd-Al-Khalifa, à Constantine, apprécier cette belle œuvre du réalisateur tunisien, Naoufel Saheb Tbaâ. Prévu dans le cadre des Journées du film arabe primé, « La visite » traite du très complexe mal de l’homme qu’est la schizophrénie. « Je suis le genre de réalisateurs qui cherchent les sujets jamais traités en société.
Le cinéma tunisien n’a jamais abordé des thématiques psychologiques portant sur le paranormal et le surnaturel. La schizophrénie est un thème qui m’intéresse énormément, j’ai donc décidé de le porter sur l’écran en rassemblant plusieurs éléments esthétiques et symboliques pour traiter ce sujet complexe dans une palette dramatique », dira le cinéaste en marge de la projection du film.
« Dans son enfance, Youcef, le schizophrène, a vécu un drame familial faisant de lui un orphelin souffrant d’amnésie. Il fait connaissance par hasard d’une fille irréaliste mystérieuse devant une maison peu fréquentable dans l’ancienne ville de Tunis. Cette rencontre va l’aider à rafraîchir sa mémoire et plonger dans un passé oublié. Youcef tente de pénétrer dans cette maison sans y parvenir. C’est là qu’il rencontre un vieil homme résidant dans ce quartier depuis la nuit des temps.
Il lui apprend que la maison est abandonnée depuis trente ans mais sans lui donner d’autres détails », résume le réalisateur dans le synopsis du film. et de poursuivre : « Dans ce film, la question était de trouver les formules adéquates pour filmer la complexité de la schizophrénie. Je veux dire que c’est une tâche extrêmement difficile du moment où le schizophrène parle à des fantômes.
J’ai voulu montrer ce que peut voir le malade, j’ai donc utilisé le point de vue subjectif, c’est-à-dire la caméra devient les yeux du personnage, et puis la personne imaginée le fixe dans les yeux à travers l’objectif en approchant la distance de l’œil. Cette pratique, ainsi que d’autres réflexions techniques, permettent de tremper le spectateur et de le faire plonger dans l’histoire du film ».
A. Goutali