Ils étaient des centaines de travailleurs de l’Algérienne des eaux à répondre à l’appel de leur syndicat pour un rassemblement devant le siège de cette société située dans la ville de Tizi Ouzou. Parallèlement à ce sit-in, les travailleurs observaient une grève générale d’une journée. Pour les représentants des travailleurs, le débrayage d’une seule journée n’est qu’un début, car d’autres grèves cycliques sont attendues dans les prochaines semaines, au cas où les doléances présentées hier ne sont pas satisfaites. Plusieurs centaines de travailleurs activant dans les antennes de la société au niveau des communes et des daïras étaient, hier, devant le siège pour observer un grand rassemblement. Devant l’entrée principale de la société, les délégués et autres responsables syndicaux expliquaient aux travailleurs le contenu des revendications que leurs représentants allaient remettre au directeur général. Parmi les doléances les plus urgentes, figure la nécessaire révision, à la hausse, de la grille des salaires. D’autres revendications, liées aux conditions socioprofessionnelles, ont été évoquées, à l’instar des difficultés rencontrées par les agents, sur le terrain. En effet, des discussions que nous avons eues avec les travailleurs, il se dégageait un grand malaise dans leurs rangs. Les salaires, affirment nos interlocuteurs, ne suffisent plus à faire face aux nécessités quotidiennes des familles. Les conditions de travail au niveau des antennes sont également citées comme l’une des priorités des agents. Ces derniers sont livrés à des obstacles de toutes natures dans leur travail. Confrontés souvent à la colère des populations qui réclament un meilleur service, ces derniers sont la première muraille qui fait face aux réactions des clients. Souvent, les actions de fermeture des antennes sont suivies de difficultés sur le terrain. Les agents de l’ADE sont la première digue face à la colère. Par ailleurs, il est à noter que cette société connaît de grandes difficultés dans sa gestion. L’ADE a une grosse dette envers la Sonelgaz, une société distributrice d’électricité qui risque à tout moment de suspendre l’alimentation des stations de pompage et autres moyens de l’ADE destinés à l’approvisionnement des populations en eau potable. Des dettes qui pèsent sur son avenir, avec d’autres difficultés à ses créances auprès des clients qui refusent souvent de payer les prestations en eau potable. Les clients privés ne sont, par ailleurs, qu’une goutte devant les créances des administrations. Enfin, il est à noter que l’une des difficultés majeures de la société, qui se répercute sur les agents, est incontestablement la vétusté des réseaux. De pannes fréquentes, des fuites qui conduisent à des coupures d’alimentation provoquent la colère parmi les populations. En réaction, ces dernières refusent de s’acquitter de leurs dettes et même l’installation des compteurs. Dans certaines communes, la facturation se fait au forfait, d’où l’énorme difficulté des agences locales à y faire face.
A lire aussi