ALGER – L’entrée en vigueur de l’accord portant création de la Zone de libre-échange commune africaine (ZLECAF), jeudi prochain, « stimulera » les échanges économiques et commerciaux des pays africains ainsi que la dynamique d’intégration régionale du continent, a indiqué mercredi soir à Alger le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.
« L’entrée en vigueur de l’accord portant création de la ZLECAF, le 30 mai prochain, et le lancement de la phase opérationnelle de cette zone au cours du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement que le Niger abritera, en juillet prochain à Niamey, ne manqueront pas de stimuler nos échanges économiques et commerciaux ainsi que la dynamique d’intégration régionale de notre continent », a souligné M. Boukadoum lors d’une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique.
Il a rappelé que « l’Algérie, qui reste pleinement engagée dans ce domaine, a consenti des efforts considérables pour soutenir le processus d’intégration économique de l’Afrique à travers la réalisation de trois projets structurants majeurs ».
Il s’agit de la route transsaharienne Alger-Lagos, qui traverse le Sahara sur une profondeur de plus de 2.000 Km et qui est « en voie de finalisation », de la dorsale à fibre optique Alger-Abuja, qui regroupe, aujourd’hui, quatre pays à savoir l’Algérie, le Nigeria, le Mali et le Tchad, et du gazoduc Alger-Lagos dont la réalisation devrait contribuer « à renforcer l’interaction économique entre les pays de la région », a-t-il relevé.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, « les acquis politiques et économiques renseignent sur notre pleine adhésion à l’impérieuse nécessité de parler d’une seule voix pour mieux défendre nos intérêts partagés et réussir le plaidoyer en faveur des priorités africaines ».
Afrique: des avancées notables aux plans de l’intégration régionale et de gouvernance
M. Boukadoum a estimé, d’autre part, que la célébration du 56ème anniversaire de l’Union africaine intervient cette année à un moment où l’Afrique enregistre des « avancées notables » aux plans de l’intégration régionale, de l’amélioration de la gouvernance et du parachèvement de l’Agenda africain pour 2063 et des objectifs du développement durable à l’horizon 2030.
« Au plan politique, notre continent a affiné davantage sa stratégie des positions politiques sur un grand nombre de questions stratégiques, en particulier sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, sur les négociations sur les changements climatiques, sur la question des arrangements post-Cotonou, sur le dossier de la migration et sur le dossier du partenariat de l’Afrique avec les autres ensembles et puissances ainsi qu’avec les organisations internationales à l’instar des Nations Unies », a-t-il fait valoir.
M. Boukadoum a indiqué, en outre, que « l’Afrique, consciente que son développement économique ne peut intervenir dans un contexte marqué par l’instabilité et les conflits, mobilise des moyens considérables pour réaliser l’ambitieuse feuille de route de l’UA pour faire taire les armes à l’horizon 2020 ».
« En dépit d’un engagement total en vue de mettre un terme aux conflits et au terrorisme, notre continent continue à faire face à l’insécurité, à la persistance de l’hydre terroriste et à l’apparition de nouvelles menaces », a-t-il noté.
Il a affirmé que le terrorisme « conserve toujours une capacité de nuisance, qui continue d’affecter et de déstabiliser nombre de régions africaines, en particulier le Sahel soulignant ainsi la réalité et l’ampleur de la menace terroriste et ses connexions avérée avec les réseaux de trafic de drogues et d’êtres humains ainsi qu’avec la criminalité transnationale ».
Réfugiés : l’Algérie fonde sa politique sur les principes de solidarité active
Le ministre des Affaires étrangères a relevé, par ailleurs, que la question des déplacements forcés et des réfugiés en Afrique « s’est développée d’une manière inquiétante au cours des dernières années », ajoutant que l’Algérie a, dans ce cadre, « toujours fondé sa politique sur les principes fondamentaux de l’hospitalité et de la solidarité active ».
« Dans le cadre de ses efforts et de son action soutenue en faveur des réfugiés et des personnes déplacées présents sur son territoire, l’Algérie, terre d’asile traditionnellement reconnue, a toujours fondé sa politique sur les principes fondamentaux de l’hospitalité et de solidarité active, tirés de son histoire ancestrale et de sa lutte de libération nationale », a-t-il rappelé.
« Les efforts consentis par mon pays dans ce cadre découlent d’une responsabilité et d’une solidarité assumée qui s’inscrivent dans le cadre de sa contribution à l’effort du continent face à cette tragédie humaine », a-t-il fait valoir.
Il a estimé que la distinction octroyée à l’Algérie, en qualité de pays qui abrite le plus ancien camp de réfugiés du continent, à l’occasion de la 64ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, tenue du 24 Avril au 14 Mai 2019 à Charm El Cheikh (Egypte) constitue « une juste reconnaissance de l’engagement total de l’Algérie en faveur des réfugiés et des demandeurs d’asile ».
« Dans ce cadre, l’Algérie accueille à Tindouf, depuis plus de quatre décennies, dans la dignité et la fraternité, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis, chassés de leur pays et privés de leurs droits les plus élémentaires du fait de l’occupation de leur territoire et du déni de justice qui leur est fait », a-t-il ajouté.
Il a rappelé, dans ce sens, la position algérienne « de plein appui au droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », tout en louant la « constance » de la position de l’UA sur cette question.