«L’avenir de Belmadi !
Nous en avons parlé entre nous et on respectera sa décision.» Cette déclaration est du capitaine de l’EN algérienne de football, Riyad Mahrez, en marge de la réception organisée
en son honneur dans sa ville natale, Sarcelles.
Une déclaration venue ajouter de l’huile sur le feu, surtout que la polémique atteignait, à ce moment-là, son paroxysme quant à un éventuel départ du driver des Verts, en suivant le patron de la FAF, Kheïreddine Zetchi. Que s’est-il passé au juste ? Y a-t-il vraiment une intention de Belmadi de quitter le navire ? Explications…
Le couronnement de l’Equipe nationale algérienne en coupe d’Afrique des nations en Egypte n’a pas été pour dégager la pression sur le président de la FAF, Kheïredine Zetchi. Après l’«incident » survenu lors de la visite du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, aux joueurs au Caire, la veille de la finale face au Sénégal, Zetchi s’est senti esseulé songeant, sur le coup, à remettre sa démission. Il était temps, selon lui, de quitter la table, surtout qu’il était attendu au tournant depuis sa prise de fonctions. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, a confirmé cela sur les ondes de la Radio nationale en indiquant : « Zetchi m’a parlé de sa démission avant la finale de la CAN. Je lui ai demandé de temporiser. » Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette déclaration du MJS intervient au lendemain d’un communiqué de l’Instance fédérale. Dans ce document il est indiqué : « C’est avec une immense consternation et un profond regret que la FAF est en train d’assister, depuis quelques jours, à une campagne acharnée pour gâcher la fête des Algériens et saper le moral de nos compatriotes, alors que l’Algérie est championne d’Afrique, sacrée en Egypte 2019, et ce, en annonçant à tout-va la démission de son président, Kheireddine Zetchi […] Ce dernier ainsi que les membres du Bureau fédéral s’inscrivent en porte-à-faux contre toutes les informations colportées ici et là, par différents médias, concernant une supposée démission de M. Zetchi qui, jusqu’à cette heure-ci, vaque le plus normalement du monde à ses activités au sein de l’Instance fédérale. » Deux hypothèses se présentent, le cas échéant : soit les deux responsables (Zetchi et Bernaoui) ont failli sur le plan de la communication, ou c’est le MJS qui a voulu tacler le président de la FAF. Selon une source au fait des affaires de la FAF, c’est la première hypothèse qui est la plus plausible. Etant donné que l’information de la démission de Zetchi a pris de l’ampleur, Bernaoui a voulu mettre les points sur les « i » et calmer les ardeurs, en expliquant l’état dans lequel se trouve Zetchi face aux critiques acerbes dont il fait face. Revenant sur l’« incident » de Bensalah, notre source dira : «C’est le protocole de la Présidence qui a failli, en quelque sorte. Zetchi n’a pas été informé à temps de la visite du chef de l’Etat à l’hôtel où se trouvait l’EN, ce qui a provoqué tout ce chamboulement. Zetchi ne pouvait arriver à temps sur les lieux. On lui a rendu la pareille lors de la réception organisée à Alger pour l’EN en le mettant à l’écart.»
Et que vient faire Djamel Belmadi dans toute cette affaire ? C’est la question que nous avons posée à notre source qui nous fera savoir : « Belmadi n’a jamais eu l’intention de démissionner de son poste en solidarité avec Zetchi. Déjà que ce dernier n’y était pour rien dans l’arrivée du premier, l’ayant mis, comme tout le monde le sait, comme dernière solution en remplacement de Rabah Madjer. C’était un choix par défaut. Ce qu’il y a, c’est que cette fausse rumeur a été colportée au sein de la FAF même et diffusée par le biais de certains médias. » Expliquant encore, notre interlocuteur dira : « L’on a voulu utiliser Belmadi pour faire pression sur les pouvoirs publics et laisser, de ce fait, Zetchi en paix. Tout le monde sait que Belmadi est, actuellement, le héros national par excellence. De ce fait, l’information de son éventuel départ visait surtout à faire pression, via le public, sur les autorités algériennes et protéger, ainsi donc,
Zetchi. » Entre-temps, Belmadi avait-il l’intention de démissionner pour d’autres raisons comme rapporté, çà et là ? « Belmadi s’est dit gêné par certains aspects concernant le volet organisationnel. Raison pour laquelle il a tapé du poing sur la table. Il a exigé que ces aspects soient réglés dans les plus brefs délais, sans pour autant arriver jusqu’à menacer de démissionner, comme cela a été rapporté. En plus, je tiens à préciser qu’il n’a demandé le départ de personne, ni proposé de noms. C’est archifaux », précise notre source, ajoutant que Belmadi est pleinement concentré sur les prochaines échéances qui attendent les Verts. Ces précisions auront, sans nul doute, le mérite, de soulager un tant soit peu les férus des Verts, qui ont longtemps attendu avant que l’EN ne parvienne à s’attacher les services d’un entraîneur qui a su la métamorphoser en lui offrant, au passage, un titre de cham-pion d’Afrique après 29 ans de disette.