Les dernières déclarations du Premier ministre Abdelaziz Djerrad à propos de l’affaire du rachat par Sonatrach de la raffinerie Augusta ont relancé la polémique, et semblent confirmer ce qui a été relayé auparavant sur cette affaire.
Ne l’ayant pas cité nommément, le Premier ministre a déclaré, hier mercredi depuis Hassi R’mel, que le principal accusé dans l’affaire fait objet d’un mandat d’arrêt international.
« Le pôle pénal économique et financier a ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre le principal accusé », a, en effet, indiqué Djerrad.
Et si l’on prend en compte le fait que c’est Abdelmoumen Ould Kaddour qui était le premier responsable de la Sonatrach à l’époque, donc le responsable derrière le rachat de cette raffinerie, tout porte à croire qu’il s’agit bel et bien de lui.
Lors de son discours à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’UGTA, le Premier ministre a également indiqué que « nous continuerons à poursuivre en justice tous les responsables impliqués dans les affaires de corruption et les tentatives d’atteinte à l’économie nationale ».
Une raffinerie de 70 ans
Il convient de noter que l’affaire en question revient à 2018 lorsque Sonatrach a décidé de racheté la raffinerie d’Augusta (Italie) auprès d’Esso Italiana (filiale du groupe américain ExxonMobil). La transaction avait suscité à l’époque maintes critiques et opposition.
Il s’agit en l’occurrence de l’état des installations de la raffinerie âgée de 70 ans, et par conséquent du prix de son rachat, jugé élevé. Il s’agit également des clauses du contrat de l’acquisition.
D’ailleurs, l’ex-ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar avait évoqué cette affaire vers la fin du mois de janvier dernier. Il avait en effet confirmé, dans un entretien accordé l’agence russe Spoutnik, qu’une instruction judiciaire est en cours.
L’autre affaire d’Ould Kaddour
Pour ce qui est de l’ancien P-DG de la Sonatrach à l’époque de cette transaction, il est cité au total dans deux affaires au niveau du tribunal de Bir Mourad Raïs puis transférées à la première chambre du pôle financier de Sidi M’hamed.
Il est en effet, cité dans une affaire avant même qu’il soit nommé à la tête de la compagnie nationale des hydrocarbures. Il s’agit des présumés marchés de gré à gré octroyés dans des conditions suspectes et des accusations liées à la surfacturation.
Il y a quelques jours de cela, le quotidien El Watan avait révélé que l’ancien P-DG de la Sonatrach vit actuellement entre la France les Emirats arabes unis, et ce depuis son limogeage en avril 2019.