L’agriculture se met au nouveau modèle de croissance

L’agriculture se met au nouveau modèle de croissance

Annoncé il y a quelques mois par le Premier ministre, le nouveau modèle de croissance requis pour faire face à la conjoncture non moins facile que traverse actuellement l’économie nationale, mobilise de plus en plus les secteurs productifs stratégiques, à l’instar de l’agriculture et du développement rural.

Dans un état des lieux, intitulé « baisse drastique des ressources financières vers un nouveau modèle de croissance », que vient d’établir M. Chérif Omari, directeur central au ministère de tutelle, les grands axes d’un nouveau plan d’action centré sur une nouvelle approche viennent d’être arrêtés. Il s’agit, entre autres de « recours à l’investissement privé, national et étranger, dans le cadre, notamment, de partenariats public-privé et privé-privé, émergence d’exploitations agricoles à taille critique comme locomotive de la croissance agricole, développement plus soutenu des filières stratégiques (céréales, lait, fourrages, viandes, légumes secs), et substitution aux importations massives de certains produits agricoles et alimentaires, construction de filières agricoles et agroalimentaires dédiées à l’exportation et permettant à notre pays de diversifier ses ressources financières extérieures, enfin, développement de l’instrument national de régulation. »

Plus concrètement, l’analyse de M. Omari, s’appuie sur « cinq idées-forces qui constituent la matrice de ce nouveau modèle de croissance », à savoir, « l’investissement privé comme nouveau moteur de la croissance agricole, l’intégration pour une meilleure construction des chaînes de valeur, l’innovation comme clé de la modernisation et du développement agricole et de la pêche, l’irrigation pour un accroissement soutenu de la productivité ainsi que l’inclusivité comme garantie d’une participation efficiente des acteurs et d’un développement équilibré des territoires. »

A la faveur de cette nouvelle stratégie déployée au niveau de tous les compartiments du secteur agricole et de la pêche, les objectifs escomptés à moyen terme ne sont pas moins ambitieux. Il y est attendu en effet, selon M. Omar, une croissance moyenne de 5 %, une valeur de la production qui dépasserait les 4 000 milliards de dinars, soit plus d’un quart de plus qu’en 2015 où la production agricole a été de 2 900 milliards DA. Les autres objectifs attendus consistent en la création de 1,5 million d’emplois, réduction de 30 % de la facture des importations alimentaires, rationalisation des importations de 360 millions de dollars, (Laits et produits laitiers, viandes rouges, bovins, poissons, intrants avicoles, semences, plants fruitiers, produits phytosanitaires et légumes et fruits frais) et le doublement des exportations agricoles pour atteindre 1,1 milliard de dollars.

Mourad Allal