Dans un entretien accordé au quotidien francophone El Watan, Lahouari Addi, professeur de sociologie à l’Institut d’études politiques de Lyon estime que les conditions politiques d’une élection ne sont pas réunies, il déclare « Il n’y aura pas d’élection et il ne peut pas y avoir d’élection. »
Il qualifie la déclaration de Gaid Salah de « surprenante et irréaliste », pour lui, « les conditions politiques d’une élection ne sont pas réunies. Aucun candidat sérieux ne se présentera alors que des centaines de milliers de personnes manifestent tous les vendredis. »
Le spécialiste est persuadé que le peuple empêchera la tenue d’une campagne électorale, même si cette dernière se tiendra à « huis clos », ajoutant que les citoyens empêcheront aussi l’ouverture des bureaux de vote, « les services de sécurité, même aidés par l’armée, n’ont pas suffisamment de personnel pour protéger des milliers de bureaux de vote. »
En s’exprimant sur la désobéissance civile, Lahouari Addi, souligne qu’elle est déjà la, « la population a mis le gouvernement et le pouvoir réel sous un état de siège, aucun wali ou ministre ne se rend sur le terrain. Les permanences locales du panel sont fermées par les citoyens dans différentes villes. Le pouvoir s’adresse à la population à partir de casernes. C’est l’état de siège à l’envers » a déclaré le spécialiste au quotidien.
Et d’ajouter « la population va continuer dans la désobéissance civile pacifique jusqu’à obtenir une négociation pour une transition vers un autre régime. Ceux qui cherchent à paralyser les institutions ou à gêner l’économie nationale par des grèves sauveront, consciemment ou inconsciemment, le régime. Je mets cela sur le compte de l’impatience de certains hirakistes sincères, ou de la provocation des résidus du régime. »
M.A.Y