La pénurie du lait en sachet ressurgit une nouvelle fois. A Alger, plusieurs quartiers sont affectés. Les épiciers tout comme les distributeurs dénoncent un manque de poudre de lait dans les laiteries. Pour le consommateur, peu importe les raisons du moment que le lait subventionné par l’Etat est rare.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – De nombreux quartiers algérois ont renoué avec la pénurie du lait en sachet. Privés de ce produit subventionné par l’Etat, certains citoyens se rabattent sur le lait en poudre ou sur les briques de lait. Seulement, ces produits sont beaucoup plus chers.
«C’est vrai que les briques de lait sont plus chères que le lait en sachet mais je n’ai pas le choix. Les enfants ont besoin de lait, surtout le matin avant d’aller à l’école», témoigne Azzedine à la sortie d’une épicerie à Sidi-M’hamed à Alger.
A El-Achour, sur les hauteurs d’Alger, Mustapha, employé dans une entreprise privée, peine à trouver du lait en sachet à 25 dinars. «En fin d’après-midi, je ne trouve que les sachets de lait de vache vendus à 50 dinars. Les sachets de 25 dinars n’y sont plus», dit-il.
D’habitude, poursuit-il, «j’achète le lait chez l’épicier de mon quartier qui le ramène vers 17h. Ces derniers jours, je n’arrive pas à le trouver, ni en fin de journée ni même tôt le matin».
Même difficulté pour Krimo à l’est d’Alger. «C’est vrai, le lait est difficile à trouver ces jours-ci», dit-il. Ce père de famille est contraint de se lever très tôt pour pouvoir s’approvisionner avec quelques sachets de lait subventionné. «Les bacs de lait arrivent très tôt à l’aube. Vers 7h du matin, il n’en reste plus.»
Habituellement disposés à l’entrée des épiceries, les bacs de lait sont vides ou carrément rangés. «Il y a une rupture de lait en sachet depuis près de deux semaines», affirme le gérant d’une épicerie dans le quartier dit «Les Groupes» à Sidi M’hamed.
La preuve, ajoute-t-il, «je n’ai pas reçu de lait aujourd’hui». Ayant la réputation de vendre ce produit conventionné, le jeune gérant refuse de laisser ses clients sans lait et passe ainsi au plan B.
«J’ai mes clients qui l’attendent chaque jour. Si je ne reçois pas mon quota habituel de la laiterie de Birkhadem, je fais appel à certains distributeurs des laiteries privées pour me dépanner notamment celles de Boumerdès. Seulement, je n’ai pas toujours droit à la même quantité», explique-t-il.
Il précise, toutefois, que cette perturbation est ressentie à chaque fin d’année. «Chaque fin d’année, on enregistre cette pénurie. Selon les distributeurs, il s’agit d’un manque de poudre de lait.
Pour ne pas consommer à la fois ce qui leur en reste, ces laiteries répartissent les quantités restantes de poudre sur les dernières semaines de l’année en attendant la nouvelle matière première en début d’année», explique-t-il.
Ces mêmes explications sont confirmées par les distributeurs de lait. «A Colaital, on évoque une panne du froid.
La poudre de lait est mélangée à l’eau chaude puis refroidie pour la mise en sachet. L’appareil de refroidissement est, selon l’entreprise, en panne», note un distributeur à Alger.
Selon lui, cette panne provoque ainsi une baisse de production et de longues files d’attente des distributeurs dont une partie d’entre eux se lasse d’attendre et abandonne.
Il estime qu’il s’agit plutôt d’un problème de mauvaise gestion des stocks car, dit-il, «cette panne peut être réparée le même jour».
«Etrangement, poursuit-il, cette même panne intervient à chaque fin d’année pour, justemment, justifier le manque de poudre de lait.» Il affirme que les «choses rentreront dans l’ordre dès janvier prochain».
Ry. N.