Avec tout ce qu’endure le consommateur algérien ces dernières semaines et avec l’arrivée du mois sacré de Ramadan, un autre produit risque encore de se faire rare. C’est le lait en sachet subventionné.
Déjà dans des problèmes d’approvisionnement dans plusieurs localités, voire dans des wilayas toutes entières, le manque de cette matière risque de s’accentuer encore davantage dans les prochaines semaines. Les transformateurs, notamment privés, n’arrêtent pas de crier leur désarroi depuis maintenant plusieurs mois.
Plusieurs d’entre eux ont déjà déclaré faillite du fait de l’augmentation des coûts de tous les intrants et des autres charges liées à la production et en parallèle la marge bénéficiaire qui a resté tel qu’elle était depuis longtemps, selon eux.
Selon des producteurs privés de lait en sachet subventionné par l’État rapportés ce lundi par le quotidien le Soir d’Algérie, la situation devient de plus en plus intenable. « Nous ne pouvons pas continuer à travailler avec 4,76 dinars de perte par litre », indique-t-on. Ceci notamment si l’on prend en considération le prix de sortie d’usine qui est de 23,20 dinars.
Trois laiteries privées ont déjà fermé
Selon ces intervenants, trois laiteries privées ont déjà été contraintes de déposer leurs dossiers pour la fermeture. « Il s’agit d’une laiterie à Alger d’une production de plus de 60 000 litres par jour et deux autres au sud du pays », ajoute la même source.
D’autres cas similaires risquent de s’ajouter à la liste, notamment une laiterie privée sise dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès qui a déjà formulé sa demande pour ne lui plus attribuer son quota de poudre de lait en poudre auprès de l’Office interprofessionnel du lait (Onil), selon les mêmes intervenants.
Vers une crise du lait en sachet
A priori, tout porte à croire qu’une crise de disponibilité et d’approvisionnement en lait en sachet subventionné se dessine à l’horizon, notamment à l’arrivée du mois de Ramadan, du moment que « les quinze unités publiques ne pouvant pas assurer la couverture des besoins du marché national ».
Selon les transformateurs rapportés par le même journal, « ces unités ne fournissent que 25 à 30% des besoins du marché », tandis que « le reste est couvert par les 125 laiteries privées ».
De ce fait, ils demandent la baisse du prix actuel de la poudre de lait fournie par l’Onil, une mesure considérée comme la seule à pouvoir éviter la faillite des transformateurs privés, et par conséquent éviter une crise d’approvisionnement en cette matière.