Le gouvernement a adopté, en conseil des ministres tenu le 04 octobre 2016, le projet de loi de finances pour l’année 2017.
Comme en 2016, cette loi fait apparaitre un budget qui ne s’équilibre pas en recettes en en dépenses, avec un déficit prévisionnel estimé à 1248 milliards de dinars algériens (11,3 milliards $), soit 8% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Toutefois, ce déficit est en baisse par rapport au budget précédent où il se situait à 15% du PIB, soit une réduction de près de la moitié.
Ainsi, en dépenses, ce budget affiche un montant de 6883,2 milliards de dinars (62,9 milliards $). Dont 591,8 milliards (41,6 milliards $) pour les dépenses de fonctionnement et 2291,4 milliards de dinars (20,8 milliards $) pour affectées aux dépenses d’équipement.
Concernant les recettes, elles ont été établies sur la base d’un baril de pétrole à 50 dollars. Ce qui permet aux autorités algériennes d’envisager un niveau de recettes estimé à 5 635,5 milliards de dinars (51,5 milliards $), en hausse de près de 13% par rapport à l’exercice 2016. A cet effet, la fiscalité ordinaire rapportera 2845,4 milliards de dinars (26 milliards $), en progression de 3,5%. Quant aux revenus de la fiscalité pétrolière, ils sont projetés à 2200 milliards (20 milliards $).
S’agissant du financement du déficit budgétaire, il devrait être encore assuré, comme les années précédentes, par le recours aux réserves financières accumulées pendant plus de 10 ans dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR). Celui-ci est toutefois en forte érosion.
Pour le Président Abdelaziz Bouteflika, il importe de poursuivre les efforts visant à la maîtrise des finances publiques et la rationalisation des dépenses. Ceci afin de permettre à l’État « d’assumer pleinement ses missions au service des citoyens, notamment les plus démunis, et de diligenter la diversification économique grâce à laquelle le pays se libérera, à moyen terme, de la dépendance des hydrocarbures », a-t-il déclaré.
A cet effet, le gouvernement algérien entend poursuivre la réduction du déficit en 2018 et 2019. Avec un objectif chiffré de 400 milliards de dinars de déficit (3,6 milliards $) en 2019 soit à peine 2% du PIB.
Il convient de rappeler que les autorités algériennes tentent de palier les effets engendrés par l’effondrement des prix du pétrole sur l’économie du pays. Les revenus pétroliers du pays ayant chuté de 70% depuis l’été 2014. Ce qui a eu un impact assez important sur cette économie dont le gaz et le pétrole qui représentent 96% des exportations, près de la moitié de son PIB et 60% des recettes budgétaires de l’Etat.
Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’Algérie en 2016 à 3,6% contre 3,4% anticipé en avril dernier. Aussi, pour l’institution de Bretton Woods, le solde extérieur courant du pays devrait représenter -15,1% du PIB en 2016 contre -16,5% du PIB en 2015. Prévoyant également une réduction de ce déficit à -13,7% du PIB en 2017 et à -6,3% du PIB en 2021.
Toujours selon le FMI, l’Algérie figure parmi les pays émergents et en développement qui ont réussi à maintenir une position nette extérieure positive grâce à son très faible endettement extérieur.