L’économie algérienne se trouve confrontée à trois défis : atteindre une croissance économique de 7% à l’horizon 2019, rompre avec le caractère de pays mono-exportateur d’hydrocarbures et relancer une industrie tombée au-dessous de 5% du PIB.
Assouplissement du cadre législatif en vue
Afin de parvenir à ses fins, le gouvernement algérien entend favoriser l’investissement. Abdelmalek Sellal a rappelé que l’économie algérienne était « ouverte » à tous les partenaires de l’Algérie dans un business gagnant-gagnant pour l’Algérie et ses partenaires étrangers.
Il a rappelé les mesures prises par le gouvernement au profit des entreprises : bonification des taux d’intérêts, rééchelonnement de la dette des entreprises en difficulté, promotion du partenariat public-privé algérien et étranger, réduction de la fiscalité, accès aux marchés publics…
Afin d’améliorer le climat général des affaires pour atteindre des standards internationaux, le cadre législatif devrait s’assouplir davantage pour devenir plus attractif dans le cadre du prochain Code des investissements.
La règle de partage de l’actionnariat 51/49% ne sera pas abandonnée, mais elle ne figurera pas dans ce texte, ce qui devrait ouvrir la voie à son « assouplissement » , selon nombre d’observateurs.
L’économiste Abderrahmane Mebtoul est intervenu en ce sens en expliquant que « le défi de l’Algérie est la nécessaire adaptation aux nouvelles mutations mondiales dont l’industrie mondiale qui connaît une très profonde restructuration, surtout depuis la crise d’octobre 2008. »
Le Premier ministre a souligné que son « gouvernement met l’entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche » visant à la création de richesse et d’emploi.
Il a cependant précisé que l’Algérie entendait préserver ses intérêts nationaux dans un monde aux relations économiques globalisées et en mutation rapide. « Nous ne voulons pas être un pays de main d’œuvre low cost et nous limiter aux activités à forte intensité en main d’œuvre » a-t-il affirmé.
Priorité à la réindustrialisation du pays
Le développement d’une économie productive s’avérant stratégique, le soutien aux entreprises constitue un axe essentiel.
Il s’agit de réenclencher une dynamique de construction d’un tissu industriel pour sortir d’une politique d’importation générale et massive.
Prenant l’exemple du secteur automobile, l’économiste Abdelatif Rebah a déclaré à Econostrum.info que « la facture totale d’importation de véhicules de 2000 à 2013 s’élève à plusieurs dizaines de milliards de dollars sans compter celle de la pièce de rechange. Combien d’unités de montage et de postes d’emploi cette enveloppe aurait-elle servi à créer ? Le parc auto est passé de 2,9 millions de véhicules en 2000 à 5,5 millions de véhicules en 2013, un parc de plus en plus diésélisé. »
Dans le cadre du plan d’action 2015-2019, l’Exécutif accordera, selon le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, une « place centrale » au secteur public marchand industriel.
Celui-ci devrait être reconfiguré selon un schéma validé en août 2014 par le Conseil des participations de l’Etat (CPE).
Une dizaine de groupes industriels devraient émerger de l’actuel secteur public marchand industriel qui compte dix-huit Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) et cinq Entreprises publiques économiques (EPE).
Le plan de restructuration du secteur public marchand a retenu 85 fiches de projet organisées par filières d’activité du ciment et des matériaux de construction (17 projets), de l’industrie mécanique (15), des mines (14), de l’industrie manufacturière, électronique, électrique et la câblerie (7 projets chacun), de la construction métallique, de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie du papier et verreries (5 projets chacun) et de la sidérurgie (3 projets) ainsi que de l’industrie agro-alimentaire.
Le Premier ministre a précisé que les entreprises publiques participeront désormais au financement des projets d’investissements publics, aux côtés de l’Etat qui s’en chargeait seul jusqu’ici.
Dans le but de dynamiser le secteur industriel public et de le rendre plus performant et plus compétitif, certains participants à la Conférence ont incité le gouvernement à réviser l’actuel code des marchés publics qui interdit aux entreprises étatiques de recourir au gré-à-gré pour s’approvisionner en matières premières et en équipement.
De même, plaident-ils en faveur d’une hausse significative des salaires des cadres dirigeants de ces entreprises.
La méthode d’évaluation du climat des affaires par la Banque mondiale contestée
Ne manquez pas !
Le premier véhicule Renault fabriqué en Algérie sort de l’usine d’Oran
Oran inaugure la plus grande station de dessalement d’eau de mer d’Algérie
Le tourisme, vecteur de coopération et de paix entre les nations méditerranéennes
L’Algérie a été classée à la 154ème place pour 2014 dans l’étude « Doing business » de la Banque mondiale (BM).
Cette étude mesure la facilité de faire des affaires à travers l’analyse de la réglementation économique et son application dans les économies de 189 pays. Le pays a perdu une place par rapport à 2013.
L’approche de la BM a été critiquée par certains participants qui ont demandé à cette institution de la réviser.
Le critère de « profitabilité » n’est pas pris en considération par la BM alors même que les entreprises travaillant en Algérie engrangent selon un représentant du ministère du Commerce « des bénéfices très importants. »
L’ampleur des réformes économiques et juridiques est également ignorée par la BM.