L’Algérie continue d’appeler à une réforme « en profondeur » de la Ligue arabe, estimant que cette organisation, née en 1945, se doit de gérer ses affaires loin de toute ingérence étrangère.
« Le règlement des questions arabes vient toujours de l’extérieur et la Ligue arabe et les Arabes en général n’y sont pas associés, d’où la nécessité d’une véritable réforme en profondeur », a indiqué soir le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
Le ministre, qui était l’invité de l’émission « Hiwar Essaâ » de la Télévision algérienne, signalant l’urgence d’une telle réforme, a insisté sur le fait que la situation dans le monde arabe était critique et que le phénomène du terrorisme et des tentatives de morcellement de certains pays arabes prennent dangereusement de l’ampleur.
« Il est impératif d’opérer des réformes en profondeur au sein de la Ligue arabe pour l’adapter à la nouvelle donne », a ajouté Messahel en sa qualité de président en exercice du Conseil des ministres de la Ligue arabe, appelant de vive voix à « la réintégration de la Syrie » au sein de l’organisation panarabe.
« L’Algérie a, dès le début, été contre la suspension de la Syrie de l’organisation », a-t-il tenu à rappeler. Pour ce qui est de la crise syrienne, Messahel a réitéré l’approche algérienne qui privilégie la solution politique par le dialogue inclusif, la réconciliation nationale et le respect de la volonté du peuple syrien.
Le ministre a rappelé la « position algérienne claire » contre toute ingérence étrangère, déplorant la tournure prise par la situation en Syrie qui a toujours été un « symbole de coexistence », a-t-il dit. Il faut dire que le ministre s’était déjà exprimé dans différents forums sur la question de la réforme de la Ligue arabe, soulignant que cela restait une « priorité » pour l’Algérie lors de sa présidence de la 147e session du Conseil des ministres de la Ligue arabe (7 mars- 7 septembre 2017).
L’Algérie, fera remarquer encore Messahel, plaide pour le règlement pacifique des conflits, le respect de la souveraineté des Etats et l’inscription de la cause palestinienne au centre de l’action arabe commune.
Décriée par plusieurs de ses membres, la Ligue arabe est perçue aujourd’hui comme une organisation « molle », voire « carrément alignée » sur des organisations « atlantistes », et ce depuis durant les 15 dernières années.
L’on se souvient du « quitus » que l’organisation avait accordé aux agresseurs de la Libye, et son soutien au « Printemps arabes », qui étaient en fait des déclarations de guerre déguisées contre des pays souverains tels la Syrie et le Yémen, notamment.