Par Louiza Ait Ramdane.
L´Algérie est confrontée, ces dernières années, aux effets dévastateurs des inondations qui affectent aussi bien le nord que le sud du pays. Elle compte pas moins de 689 sites inondables, dont 233 présentent un risque très élevé.
L’Algérie, qui fait face aux problèmes épineux des inondations, compte se doter d’un plan d’action. Pour ce faire, il aurait fallu d’abord élaborer une cartographie des zones inondables et mettre par la suite des programmes d’actions de prévention contre ce phénomène qui continue à causer des dégâts matériels et humains à chaque goutte de pluie qui tombe.
Les zones les plus exposées aux risques d’inondations sont situées dans les régions nord, est et sud du pays. À noter que le sud du pays se distingue par l’apparition de crues très rapides, causant de sérieux dégâts. A l’orée de chaque hiver, les populations vivent le calvaire. A la moindre goutte de pluie, les villes se transforment en épreuves titanesques. Rues gorgées d’eau, boue, gravats jonchant la chaussée et bloquant la circulation automobile, des inondations, des oueds en furie, sont le lot des habitants de la ville. Cette situation qui se répète est due généralement à l’inexistence de réseaux d’évacuation des eaux de pluie ou à leur vétusté.
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, la directrice de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère des Ressources en eau, Nora Frioui, a fait état d’un plan d’action pour prendre en charge, en urgence, ces zones à haut risque. Ce plan de lutte contre les risques d’inondations a été élaboré pour 30 sites pilotes en attendant sa généralisation à l’ensemble des autres sites. «Nous sommes en train d’élaborer des Plans de prévention des risques d’inondations (PPRI) qui comportent un ensemble de mesures, notamment sur l’urbanisation», assure-t-elle. Des plans qui peuvent exiger, note l’invitée de la Chaîne 3, la destruction de certaines habitations en danger et l’aménagement d’autres pour leur adaptation à ces zones. Les plans en question recommandent la destruction des habitations implantées dans ces zones à risque et l’aménagement d’autres pour parer à ces mêmes risques.
Sur les récentes inondations enregistrées à Annaba, l’invitée de la Chaîne 3 indique qu’elles ne seraient pas particulières à l’Algérie mais à l’ensemble des pays méditerranéens qui souffrent du même phénomène. S’attardant sur le cas d’Annaba, elle rappelle que «le BMS annonçait 40 mm de pluie alors qu’on en a reçu 140 mm équivalent à 51 jours de pluie».
Pour la même responsable, il n’y a pas lieu de chercher le coupable mais il faut mettre en place de nouveaux mécanismes pour éviter que ce genre de phénomènes naturels et aléatoires n’occasionnent plus de dégâts. Elle a rappelé, à ce propos, que plusieurs mesures ont été adoptées par le passé, comme la réalisation de 200 ouvrages visant la protection d’une centaine de villes. «Ces ouvrages sont là et ils participent à l’atténuation de l’ampleur des dégâts, mais il faudrait améliorer la prévision par le renforcement de la coordination, veiller à l’entretien des ouvrages et surtout arrêter l’urbanisation anarchique», recommande-t-elle.